Donc, le village perché possède une deuxième église. Il s' agit d' une vieille paroisse rurale qui fut reconstruite dans le bourg au XVème siècle ou tout au début du XVIème.
Une première église, Sainte Foy la Vieille, dite " la Fennotte ", avait été construite à l' extérieur de la forteresse, sur la muraille côté sud; mais elle fut abandonnée peu à peu, car son accès était dangereux à cause des armées de la guerre de Cent Ans. Elle laissa donc la place à Sainte Foy la Jeune, qui devint l' église la plus fréquentée.
De style gothique tardif, on y accède par une entrée en ogive, avec une niche, qui, sans doute, devait contenir une statue de Sainte Foy.
Elle est surmontée par un clocher dit " à peigne ", pourvu de quatre arcades, qui abritaient chacune une cloche.
Celles-ci ont disparu lors de la Révolution de mille sept cent quatre vingt neuf.
La nef, lambrissée de cyprès, se termine par un choeur à cinq pans. Elle a été restaurée en mille neuf cent soixante.
Elle est flanquée de deux chapelles latérales, mais, surtout, elle est décorée de fresques, datant du XVème siècle, très altérées pour la plupart, mais classées aux Monuments Historiques depuis mille neuf cent six.
Ces fresques avaient été élaborées afin que les fidèles, dont la grande majorité ne savait pas lire, puissent malgrè tout, accéder à une éducation religieuse.
Elles furent créées dans la gamme de couleurs des matières naturelles, et, avec des pigments que le chaux n' altère pas.
Sur celle-ci, on voit encore l' Arbre de Jessé, qui représente la généalogie de Jésus, depuis Jessé, père du roi David.
En mille cinq cent vingt, après le Concile de Trente, qui dura dix huit ans et couvrir cinq pontificats, les Huguenots occupèrent Pujols le Haut, et recouvrirent les fresques de plâtre, car ils étaient hostiles à toute représentation du divin. Elles ne furent libérées de cette gangue qu' à la fin du XIXème siècle.
Redevenue catholique à la fin du XVIème siècle, l' église fut désaffectée au moment du Concordat.
Dans ce qui fut une chapelle se trouve un élément inattendu, et même incongru : un canon.
Celui-ci porte encore des traces de décoration. Je n' ai malheureusement eu aucune explication à sa présence en ce lieu.
Nous allons donc aller essayer de consoler notre frustration en continuant la balade dans le village, et, qui sait, peut-être y glanerons-nous quelques renseignements ?