La nuit est tombée sur la fête du vin, qui, tous les deux ans, alterne avec la fête du fleuve sur les quais bordelais. (Je l' avais raconté en 2012).
La chaleur du jour a fait place à une douce tiédeur. Dans l' air, devenu plus léger, s' élèvent soudain des notes de musique. Mozart s' est invité à la fête, et nous raconte que " Cosi fan tutte ".
La musique sied bien et s' harmonise aux façades XVIIIème de la place de la Bourse.
Mais, tout à coup, la nuit se fait dorée, et, devant la foule ébahie, les murs s' animent d' une vie colorée et dansante.
Des personnages en deux dimensions s' y promènent, avec l' intensité de l' éphémère.
Pendant les trois jours que dure la fête, ils vont revenir tous les soirs hanter les lieux et les rendre magiques.
Puis, ils s' évanouiront; ils iront dormir dans un silence cosmique, en ces lieux lointains et sombres où vont se cacher, aux yeux des Hommes, les images des rêves.