Dernier étage; nous sommes dans l' antre du penseur, loin des batifolages.
Il y a quand même quelque chose d' émouvant à se trouver devant le bureau sur lequel Montaigne écrivait, il y a plus de quatre siècles. C' est bizarre, mais, il me parle beaucoup plus que le lit ou le coffre de voyage.
En levant les yeux, on s' aperçoit que cet original de Michel Eyquem, écrivait aussi sur les poutres du plafond. La plupart des inscriptions sont en latin, sa langue maternelle,
Mais aussi, en grec.
Cette pièce est moins austère que la chambre; on y trouve des éléments de décoration.
Près d' une fenêtre, je remarque un étrange trou. Je m' approche et me renseigne.
J' apprends qu' il servait à uriner du haut de la tour, sans avoir besoin de redescendre aux latrines situées entre le premier et le deuxième étage.
Cette pièce est aussi décorée de fresques, malheureusement en mauvais état, qu' on retrouve sur les murs et au-dessus de la cheminée.
C' est sur ce mur, en fronton de cette fresque, que se trouve, en latin, la fameuse allusion aux doctes vierges.
C' est aussi dans ce cabinet de travail qu' est évoquée le souvenir de La Boétie, et de ce qui reste comme le symbole absolu de l' amitié. L' inscription originelle est effacée, mais, il reste les écrits et la célèbre phrase qui résume tout :
Nous allons maintenant redescendre, nos pas dans ceux de Montaigne. Dans l' oratoire se trouve son blason.
En fait, ces armes étaient celles des précédents propriétaires, les Essarts de Montaigne, avant qu' en mille quatre cent soixante dix sept, Ramon de Eyquem, l' arrière grand-père, n' achète le domaine.
Les armes, ainsi que le nom de Montaigne, sont attachés à la terre et appartiennent légitimement aux possesseurs de la Seigneurie.
Voila, tout est dit. Je me demande si je n' ai pas été un tout petit peu irrévérencieuse parfois. Que Montaigne me pardonne, car cela n' empêche pas mon admiration pour son oeuvre.
Nous allons de ce pas nous aérer par un tour dans le parc. A bientôt.