Ce lac romantique, flirtant avec des fleurs multicolores, sait aussi s' animer; ces voiliers, à l' ancre dans cette petite anse, sont prêts à bondir sur cette onde paisible.
Il ne manque que le souffle de vent indispensable, que doivent attendre avec impatience, les loueurs de bateaux dans leurs cabanes.
J' aperçois quand même quelques voiles colorées, au loin, mais qui paraissent encalminées comme dans un pot-au-noir landais.
Un peu plus loin, des canoës jetés en vrac sur la rive, font flasher les couleurs de leurs coques.
Ce lac sait magnifiquement jouer avec les teintes. Tantôt d' argent, tantôt de cuivre, l' eau se pare de bleu et de vert pour le plaisir de nos yeux.
Nous suivons maintenant un sentier sablonneux qui épouse le bord du lac. Ici, les jussies sauvages disputent la place aux nénuphars et aux roseaux.
Un voilier abandonné est échoué là, les mâts en croix.
La surface du lac présente des zones si calmes, qu' on dirait des miroirs dans lesquels les pins s' admirent, et d' autres, parcourues d' un friselis léger, comme une risée courant au ras des eaux. Une presqu' île minuscule s' avance hardiment, cap au large.
Ici, des roseaux découpent le ciel et l' eau des mêmes feuilles acérées.
Là, la surprise d' une petite anse à l' eau couleur d' or vieilli, où un bateau bordelais termine sa vie.
Là-bas, un ponton nous invite. Nous nous y asseyons, et, restons là, un grand moment, à écouter le silence.
C' est un temps suspendu dans lequel nous décidons de nous attarder un peu.
Alors, à bientôt !