Maudit soit celui qui inventat les horloges ! Le temps suspendu s' est décroché, et, nous sommes retombées dans la réalité. Alors, nous avons repris le chemin en sens inverse. Il est moins policé que le précédent, mais a, lui aussi, une certaine poésie dans sa rusticité.
Il nous ramène à l' endroit, où attendent toujours le vent, les loueurs de bateaux.
Nous continuons à travers la forêt, et, Ô surprise, nous apercevons une étendue d' eau. Nouveau lac ? Partie cachée du grand lac ?
Ce lac d' Aureilhan, aurait' il des secrets ? Nous le découvrons entre des rives touffues, indisciplinées. Qu' est-ce qui s' y cache ? Un " plouf " , de temps en temps, trahit une vie invisible.
La ligne des pins, là-haut, sur la crête des dunes, me fait toujours penser à l' océan, qui chante ou gronde ses humeurs derrière eux.
A travers un enchevêtrement anarchique de branches, cet étang secret se rétrécit et se couvre de nénuphars.
J' ai compris; une partie de ce lac a fait sécession, voulant garder son aspect originel. Déclaration d' indépendance ! Cela ne peut que me plaire, à moi qui " était née pour te connaître, et pour t' aimer, Liberté ".
Mais, qu' arrive t' il ? Ces nénuphars qui ne devraient être là que pour enjoliver l' étang, deviennent des envahisseurs qui l' étouffent, impitoyablement.
Et, ils ont beau ouvrir, par-ci par-là, de magnifiques fleurs, elles n' empêchent pas l' étouffement, et ne sont que soporifiques trompeurs.
Faut' il donc toujours payer le prix de la liberté ?