Malignes comme nous sommes, nous avons retrouvé le bon sentier. Le Gaouleou est derrière nous. Il n' a pas réussi à nous retenir prisonnières de ses charmes.
Le sentier de la Lobélie nous invite à nouveau à l' aventure.
Il suit la rive de très près, et, soudain, nous aboutissons à une charmante petite crique.
Le calme et la paix distillés par cet endroit, sont presque surnaturels. C' est une crique pour les Fées, d' ailleurs, qui peut dire qui sont ces baigneuses ?
Ici, on se sent loin du monde. C' est un de ces lieux privilégiés et magiques, comme il en existe quelques-uns sur notre planète, où l' on a l' impression d' être à l' abri de toute laideur, et qu' il faut dénicher au prix d' un petit effort.
Je m' y attarde, assise sur une souche. Une sorte de rêve éveillé m' emplit d' une étrange langueur. Je resterais volontiers davantage, mais.....l' amie parisienne a filé, et se trouve déjà loin. Pourtant ! Je l' ai vue, il y a peu.
Allez, debout ! J' allonge le pas pour la rattraper.
Et..........de manière imprévue, le sentier semble finir là, brusquement, butant sur le lac omniprésent.
Encore un cul-de-sac ! Mais, où est passée la parisienne ? Aurais-je du la voir rebrousser chemin ? Avançons. Le sentier tourne à angle droit, et s' est transformé en chemin de sable grimpant à l' assaut de la dune.
La parisienne est déjà presque au sommet. Je la sens peiner un peu dans son ascension.
Une flèche en bois est là, et, me nargue un peu en indiquant :
Et alors ! Ce n' est pas ça qui va me décourager. A mon tour, je me lance à l' assaut de la dune, non sans un regard un peu trop plein de commisération pour le malheureux homme qui a fait trois mètres et, a renoncé.
Une modestie tardive me fait me demander si nous ne sommes pas un peu présomptueuses. Allons-donc, me dis-je, j' étais très sportive ! " Oui mais, il y a longtemps " crois-je entendre dire une petite voix intérieure.
Mais, quelle perfidie ! Allez, hop ! En avant !