Toujours j' ai aimé les Indiens d' Amérique. Quand j' étais jeune et que j' allais voir un western au cinéma, je prenais toujours parti pour eux, ce qui amenait, parfois, des discussions passionnées.
A plusieurs reprises, pendant ma vie américaine, je suis allée dans leurs territoires, là-bas, dans le Sud-Ouest, dans ces terres sauvages, fières et rouges, auxquelles ils ressemblaient.
Il y avait un village pour lequel j' avais une attirance particulière : Taos, situé au Nouveau Mexique, au nord de Santa Fe. Il est peuplé de Navajos, un peu farouches au début, mais avec qui j' arrivais à avoir de vraies conversations une fois apprivoisés.
Cette année-là, je promenais dans l' Ouest mon jeune neveu, alors âgé de treize ans et demi; ( Il en a trente huit aujourd' hui ). J' étais contente de lui faire toucher du doigt cette culture indienne, si différente de la nôtre, peut-être surtout par sa sagesse et son respect des ancêtres.
Un vieil indien, avec qui je discutais, l' avait pris sur ses genoux, et je me disais que, peut-être, par une sorte d' osmose, un peu de sa sagesse baignerait l' âme de mon neveu.
Et, ce vieux Navajo se mit à lui réciter un poème dont voici la traduction :
* Entends mes mots
* Et écoutes avec ton coeur.
* Ma saison approche de sa fin.
* J' ai marché avec tous
* Tes grands-pères,
* Et ils m' ont laissé en arrière.
* S' ils étaient ici,
* De leurs lèvres,
* Ils te donneraient le même conseil :
* Ecoutes ton esprit,
* Partages tes cadeaux, et
* Transmets le nom de tes ancêtres;
* Nous sommes une part de toi.
* Et, un jour,
* Nous nous rencontrerons à nouveau.
( La version originale est à la disposition de ceux qui la voudraient ).