Pensant que le bleu uniforme du ciel allait finir par nous ennuyer, un ange est venu le peinturlurer.
D' humeur poétique, il a festonné, avec la maëstria d' une dentellière, la ligne blanche et droite qu' un avion avait tracée dans sa course vers le nord.
Et comme il est un ange de fantaisie, tout à coup, il a inversé le sens des festons.
Puis, il s' est mis à peindre, à grands traits, ce qui est, peut-être, la longue chevelure d' une déesse géante et invisible.
Estimant que le ciel ne pouvait rester vide de vie animée, il a peint un animal fantastique, à longue queue servant sans doute de balancier, dont je gage qu' il doit servir de monture à la déesse à la longue chevelure.
Dans un autre coin du ciel, une sorte de grosse chenille, regardait tout cela d' un air que je subodorais peu amène.
Alors que sa première peinture s' estompait doucement, il en peignit une autre à l' emporte pièce, mais où je devinais deux petits personnages qui essayaient de se cacher.
Satisfait de ses oeuvres, l' ange se permit un auto-portrait, dans la position qu' il affectionnait le plus : ses grandes ailes déployées.
Merci à lui pour cette symphonie en bleu et blanc qui colore si bien ce, sans doute, dernier, hélas, week-end estival de l' an de disgrâce deux mille quatorze.