Le chien a été clément et, a certainement reconnu une copine, car il m'a permis de vadrouiller au bord du lac, et s' est même désintéressé de moi, ce qu' à la limite, je me demande si ce n' est pas vexant.
Quelques bateaux sont à l' ancre, dont un petit catamaran qui doit pester contre sa petite taille, qui le condamne au lac, alors que, j' en suis sûre, il rêvait d' épopée océane.
Une passerelle de bois m' invite; j' accepte l' invitation et m' aventure dessus. Elle a l' air solide.
A ma gauche, une modeste crique avec quelques bateaux, à ma droite, une eau de métal brillant bordée d' une végétation rousse, quelques villas abritées sous les grands pins, et les inévitables bateaux, dont il semble bien que l' un d' eux soit en préparation pour une aventure sur les eaux du Moutchic.
Je pars en exploration et tombe sur une mini crique, royaume aquatique de roseaux verts et roux.
Cet endroit me parait un peu mystérieux. Il m' a semblé voir une ombre furtive glisser dans cette eau d' argent liquide. C' est Triton, m' a confié le chien, aprés les tempêtes de l' hiver dernier, que sa trompe n' a pas suffit à arrêter, il s' est senti vexé, et, il est venu se réfugier ici, à l' abri des regards.
En fait, c' est Poséidon qui l' a puni, et l' a privé d' océan, l' exilant dans cette anse minuscule.
Un peu plus loin, quelques barques semblent abandonnées au bord du lac; mais je crois qu' elles ne font que se reposer en attendant les rameurs du week-end,
envieuses de celle qui, là-bas, est en partance pour une croisière lacustre.
Ici, une belle sculpture naturelle, malheureusement trop grosse pour que je puisse l' emporter; dommage elle aurait orné mon jardin.
Je pense qu' il est temps que je reprenne mes chevaux pour rentrer à la maison, comme dit mon GPS.
Je dis adieu au lac, et lui vole une dernière image.
J' ai maintenant rejoins la route qui va vers Bordeaux. Le lac et l' océan sont désormais derrière moi. Mais je reviendrai.