Pétrifiés d' effroi, les Terriens se demandaient ce qu' allaient faire de leur planète, et d' eux-mêmes, ces noirs cavaliers venus du fond des âges.
Certains disaient qu' il fallait aller discuter avec eux, et, négocier leur survie en proposant de leur donner une partie de la planète. D' autres, la majorité, voulaient au contraire combattre et les renvoyer dans ces temps immémoriaux dont ils étaient issus.
Pendant ce temps, toujours arrêtés à la Porte du Ciel, par l' Etre de lumière qu' était le Père Noël, les quatre cavaliers discutaient d' une stratégie.
Mais, ils n' étaient pas d' accord entre eux. Le premier voulait se lancer à l' assault immédiatement, et, tout exterminer.
Le second, qui avait entendu parler des Terriens, savait qu' ils étaient une race belliqueuse, et pensait qu' il valait peut-être mieux aller vers une planète plus inoffensive.
Le troisième et le quatrième proposèrent une solution sans risque pour eux. Il leur suffisait d' approcher assez prés de la Terre, et de souffler très fort la peste et le choléra. Ces deux maladies détruiraient les Terriens en grand nombre, et, ainsi, ils pourraient se rendre maîtres de la planète.
Il ne resterait plus qu' à pourfendre les rares survivants, tout en veillant à en garder quelques-uns comme esclaves.
Et, pendant ce temps, que faisaient les Terriens ? Voyant que la Porte du Ciel n' était pas franchie, et pensant qu' il suffisait que le Père Noël soit là, ils retrouvèrent vite leur insouciance habituelle, laquelle était encore plus grande que leur esprit belliqueux.
Ils reprirent leurs chants,
Et leurs danses.
Il faut dire que la période portait à l' insouciance et à la joie. C'était la fête.
Certains allumaient de petites lampes à huile qui célébraient un très ancien miracle et ramenaient la lumière au coeur des Hommes.
D' autres, plus nombreux, célébraient une naissance miraculeuse, très ancienne également.
Les Terriens n' allaient' ils pas payer cher leur inconséquence ? Mais, un signe fort inquiétant allait les réveiller. Le ciel, tout à coup, avait pris une étrange couleur verte.
Emergeant du plus profond de leur conscience ancestrale, remonta la terreur infantile des monstres verts, dont ils croyaient qu' ils se cachaient sous leur lit pour les dévorer; remonta aussi le sourd malaise engendré par cette couleur verte dont, autrefois, on habillait la folie.
Le lien avec les quatre cavaliers s' imposa à eux. Leur réveil fut brutal et angoissé.
Mais.........n' était' il pas trop tard ?