La Porte du Ciel était désormais ouverte, et sans défense. Le Père Noël était reparti. On n' apercevait plus que la traînée lumineuse de son char qui l' emportait vers l' infini.
Les Humains, qui baignaient toujours dans leur insouciance naturelle, s' aperçurent soudain que leur protecteur était parti, et, que le ciel était vert.
Une sourde inquiétude se fit jour en eux, le souvenir des quatre cavaliers s' emparât de leur esprit.
Tout à coup, dans un silence angoissant, une pluie de météores s' abattit sur la Terre, d' un rouge menaçant sur ce ciel malfaisant.
Les quatre cavaliers jubilaient : " les Humains vont être affaiblis par les maladies que nous leur envoyons, ils ne résisteront pas, et nous les soumettrons ".
Chaque météore en touchant le sol, se brisait et libérait bacilles et vibrions.
Ceux-ci, fous de joie de cette libération, s' amusaient à sauter sur tout Humain qui passait à leur portée. Peu à peu, ces derniers, atteints par les bacilles, tombèrent malades. On observa d' abord des cas de choléra, puis, les premiers pestiférés furent signalés.
Des réminiscences moyenâgeuses hantèrent les cauchemars,
On s' attendait presque à rencontrer de fantomatiques médecins au long bec.
Les hôpitaux étaient submergés, et, très vite, il y eut de nombreux morts. enfants, adultes, vieillards...........les bacilles attaquaient à l' aveugle, et......les quatre cavaliers exultaient.
Bientôt, la Terre leur appartiendrait. Leur sinistre bannière noire et verte flotterait partout.
Mais, ils se réjouissaient trop vite. Soudain, les Humains se réveillèrent et se rappelèrent ce qu' ils étaient : un ensemble de peuples qui avaient bâti une civilisation; elle n' était, bien sûr, pas parfaite, mais elle reposait sur des lois morales, des principes forts et une exigence de transcendance. Elle respectait la Liberté de chacun et de tous, et mettait la Vie au-dessus de tout.
Les quatre cavaliers avaient la Mort avec eux. Elle était sacralisée et promesse de lupanar éternel. Elle n' était pas celle que concevaient les Humains.
Alors, ils se mirent en colère, se levèrent tous ensemble pour défendre ce dont ils venaient de se rappeler la préciosité.
Leur colère enfla comme une énorme vague; elle devint tsunami.
Et finit par atteindre le ciel, et balaya les quatre cavaliers, les renvoyant vers un néant qu' ils n' auraient pas du quitter.
Les Humains avaient gagné, et prouvé, une fois encore, qu' on ne s' attaque pas à eux impunément. Il ne faut pas les indigner, il ne faut pas susciter leur colère par des actes barbares et aveugles, et surtout il ne faut pas les sous-estimer et s' en prendre à leur civilisation, qu' ils ont mis des années à construire, et souvent dans la douleur, comme tout enfantement.
Alors, ils ont fait éclater la joie de leur victoire en lançant vers le ciel des fleurs de lumière qui étaient aussi un avertissement :
NE REVENEZ JAMAIS
( cet article clot l' histoire des quatre cavaliers ).