Ce premier jour de l' an 2015 s' est montré aussi éclatant que le dernier jour de la défunte année 2014. Au fait, où vont les années mortes ?
Soleil impérial, ciel d' azur cristallin......ce qu' il fallait pour une balade en forêt. Donc, cap sur " ma " forêt, celle qui est environ cinq à six cent mètres derrière chez moi, où j' allais me promener avec ma mère, et, où je ne suis pas retournée depuis trois ans.
Elle est belle, touffue, mélangeant les essences, avec de larges sentiers sableux.
Les renards y courent, invisibles, allumant juste un éclair roux de temps en temps en travers d' un sentier. On s' y promène toute l' année, à pied ou à cheval.
Je me rends compte que beaucoup de pins ont été abattus, suite sans doute aux tempêtes de l' hiver dernier. Des clairières qui n' existaient pas ont un peu changé sa physionomie. Dans certaines d' entre elles, on a installé des ruches.
Mais, que vois-je ! Une hutte de branchages !
Elle semble venir du fond des âges,du temps où Egon le Vascon et son peuple habitaient une grande partie de l' Aquitaine, car, les ancêtres, ici, ne sont pas les Gaulois, guerriers blonds aux longues chevelures, mais les Vascons.
Ceux-ci occupaient un vaste territoire qui s' étendait de la Garonne à l' Ebre, soit, de part et d' autre des Pyrénées : le royaume de Vasconie, qui, plus tard, devint Duché puis, Gascogne.
Celle-ci est moins étendue que le Duché de Vasconie. Elle a perdu ses terres ibériques. Ses limites sont naturelles : l' océan Atlantique, de la frontière espagnoles à l' estuaire de la Gironde à l' ouest, le cours de la Garonne au nord et à l' est, les contreforts pyrénéens au sud.
Alors, et les Gascons, qui sont' ils ?
Chacun les connait, ce sont les hommes au béret, ceux à qui les Américains mettent une baguette de pain sous le bras pour personnifier les Français.
Ce sont souvent ces joyeux drilles, toujours prêts à faire la fête au son de leurs bandas.
Ces hommes qui adorent les chiens..............surtout si ce sont des chiens de chasse. Ils partent, entre hommes, dès potron-minet, pour une longue journée sans femmes, dans leur planque de la forêt, confortable, avec leur coin cuisine/salle à manger. ( Un copain chasseur m' a promis, pendant des années, de m' amener au moins une fois; il ne l' a jamais fait - qu' auraient dit les autres - et il ne pourra plus jamais le faire).
Les Gascons ! Ce sont ces hommes qui voient dans tout canard un foie gras sur pattes.
Ce sont ces rubygmen, bâtis comme des armoires et qui se battent comme des loups sur un terrain.
Mais qui, en dehors, sont pleins de générosité et de gentillesse, se souvenant aussi qu' ils furent mousquetaires pétris du sens de l' honneur.
Je m' approche de l' ouverture de la hutte, avec le secret espoir d' en trouver un caché au fond.
Hélas ! non . Les fantasmes ne se concrétisent pas toujours..........Puisque c' est ça, je vais rentrer à la maison.
Je prends un autre chemin, et, je suis contente, car, voyant de grandes flaques d' eau gelées, je me rappelle que j' adorais faire crisser la glace sous mes pieds quand j' étais petite, et que par chance, il gelait l' hiver.
Ce spectacle est assez rare dans la région, et, cette glace qui piège le bleu du ciel, colore et embellit la forêt hivernale.
Que cette année qui vient de naître nous soit prodigue en jours de beauté et de joie paisible, au fil des balades dans nos régions et dans nos vies.