La propension à fouiner partout qui caractérise mon chien, a fini par déteindre sur moi, et bien m' en a pris.
Grimpant sur une chaise, je suis allée explorer le haut d' un placard, et.......j' ai trouvé quatre boites de diapositives datant d' une bonne trentaine d' années, mais, plutôt bien conservées pour la plupart. Premier tri, tirage papier, numérisation.........et voilà.........je vous emmène faire une brève visite en Martinique.
J' étais seule à New York pour cette période de Noël 19....? Moins quatorze degrés, du blizzard à chaque coin de rue.....Qui peut résister qui n' est pas new yorkais ?
Le premier vol possible pour la chaleur était un vol Air France pour Fort de France. Je sautais dedans. Arrivée, tourniquet des bagages.... Ma valise manquait à l' appel. Elle m' a été rapportée le surlendemain par une compagnie américaine, disparue depuis : Braniff. En attendant, je ne voyais la plage qu' à travers la végétation depuis le balcon de ma chambre d' hôtel, et il faisait un temps idéal. mais, évidemment, je n' avais que ma tenue hivernale.
L' hôtel était agréable, dans un endroit dont j' ai oublié le nom,
Mais, j' aurais préféré être ailleurs; Là, par exemple.
Le surlendemain, enfin, on m' a appelée de l' aéroport pour me dire que ma valise venait d' arriver, après un bref séjour à Hong Kong.
Je l' ai récupérée vers minuit, nuit de Noël, en me disant que le lendemain, j' allais enfin me plonger dans les eaux tièdes de la mer des Caraïbes qui scintillait si joliment au soleil.
Et.........le lendemain matin, il pleuvait, et il a plu tous les jours, jusqu' à la veille de mon départ. Alors, j' ai loué une voiture, et suis allée sillonner la campagne.
Entre deux averses, je suis allée à la Savane des Pétrifications. Un homme a engagé la conversation et nous avons suivi ensemble, le sentier de la Trace des Caps. Cette zone désertique se situe au sud de l' île. C' est une presqu' île, à l' opposé de celle de la Caravelle. Des éruptions volcaniques entre les deux ont fini par former l' île actuelle.
Le sentier aboutit à la Pointe d' Enfer, où des falaises abruptes tombent dans une mer bouillonnante. Puis, nous sommes revenus prés de la plage des Salines où j' avais laissé ma voiture. Et là.....le type s' est mis à me gronder, en me disant qu' il faudrait que je grandisse un peu.
J' étais ahurie. Alors il m' a dit que j' avais de la chance d' être tombée sur lui, qui est un homme correct, parce que, sinon, il aurait pu me violer et me jeter du haut de la falaise et, ni vu ni connu. Ouais ! Il devait avoir raison. Merci Monsieur. Moi et ma manie de parler à tout le monde !
Les jours suivants, j' ai continué mon exploration de l' île, puis, le dernier jour est arrivé, et.......le soleil est revenu. Je repartais le lendemain.
Pour me donner des regrets, la Martinique a joué les coquettes, et s' est souvenue qu' elle était " l' île aux fleurs ".
Plaisir suprême, j' ai pu me baigner. Une fois en une semaine qui promettait des bains quotidiens !!! Bah ! il aurait pu pleuvoir aussi ce jour-là ! D' ailleurs, il y avait quelques nuages.
Les fleurs tentaient même d' envahir la plage.
Et le soir, l' île voulant vraiment se faire pardonner, m' a offert un ultime coucher de soleil.
Et le lendemain matin, j' ai repris l' avion........sous la pluie !