Non, je ne vais pas faire un cours sur les angines.
A l' issue d' un congrès médical à Nice, au lieu de rentrer sagement à Bordeaux, j' avais décidé, selon mon habitude, d' explorer un peu la région. C' est ainsi que j' étais allée à Eze Village, perché sur son piton,(photos hélas perdues), et dans les gorges du Cians, dont je viens de retrouver des photos encore assez bien conservées.
Le Cians est un torrent alpin au caractère changeant, qui prend sa source dans le Mercantour, et va se jeter dans le Var, après s' être frayé un chemin biscornu au fond de gorges étroites, taillées entre des parois abruptes rouges ou grises.
Une route, volée à la roche, en suit les méandres.
Ce torrent est un phénomène qui, sur un trajet de vingt cinq kilomètres à travers ce défilé, descend de mille six cents mètres.
Lors de la fonte des neiges, il prend un caractère très impétueux et creuse la montagne. L' été, il se repose en un mince filet d' eau ou, est à sec.
Parfois, la route passe sous un arc rocheux, ou même, carrément dans un bref tunnel.
Il parait incroyable qu' un si petit cours d' eau puisse avoir autant d' affluents : pas moins de quinze.
Un petit pont permet de temps en temps d' enjamber le torrent, et l' on se trouve alors face à la roche rouge, née à l' ère primaire, et au pied de la grise, formée au secondaire.
Et quelques virages plus loin, on repasse de l' autre côté.
Je ne me souviens plus par quel bout j' ai pris ces gorges, sans doute pas de la source du Cians, car, il commence sa vie par une cascade dont je n' ai aucune image en tête,
et à ce que je vois, c' est bien dommage ! Je ne sais pas non plus, ou plutôt, j' ai oublié, où je suis sortie de ces gorges; sans doute vers Touët-sur-Var, non loin de son émergence dans le Var.
Tant d' années plus tard j' en garde encore un souvenir ébloui.
A bientôt, pour de nouvelles résurrections du passé.