Ou comment nous n'avons pas pris Anthony Perkins en
stop
Cette année-là, je partais en vacances en Italie avec ma soeur et une camarade. Je devais avoir fini la première ou deuxième année de médecine. J' avais abandonné à son triste sort, mon ami, collé aux examens de juin, et de ce fait, enfermé par son père dans la grande maison au milieu de ses vignes.
Nous étions à peu près à la moitié de notre voyage; notre but était Amalfi, au sud de Naples.
Nous avions longé la côte varoise, nous émerveillant et admirant l' Estérel.
Les méandres capricieux de la route, en épousant ceux de la côte, nous en offraient de belles échappées.
Sur notre chemin, nous nous étions, bien sûr, arrêtées à Saint Tropez, déjà mis en vedette par Brigitte Bardot.
Un petit tour en ville, un pot chez Sénéquier, incontournable nous avait' on dit, et nous repartons.
Et nous voilà à Cannes, roulant lentement sur la Croisette, quand, passant devant un arrêt de bus, nous apercevons un grand type brun, dégingandé, l' air timide, en train d'attendre.
ma soeur me dit : " c' est Tony Perkins, le gars qui jouait dans Psychose ". Pas de doute, c' est bien lui.
Hitchcock........Mon ami et moi en étions fans, et nous en avions séché des heures de cours pour nous précipiter au cinéma quand un de ses films était à l' affiche.
Et " Psychose " ce film inquiétant, dans lequel Tony Perkins tenait un des tout premiers rôles.
Un acteur hollywoodien attendant un bus sur la Côte d' Azur !!! Et si on le prenait en stop ?
Vite, je trouvais un endroit pour faire demi-tour, et revenir vers cet arrêt de bus, pour............le voir devant nous, s' arrêter, et Anthony Perkins y monter.
Trop tard ! maudite ville qui nous a imposé un trajet trop long pour revenir en arrière !
Et voilà comment nous avons failli prendre Anthony Perkins, étoile montante et déjà assez haut perché au firmament hollywoodien, en auto-stop sur la Croisette à Cannes.