Laissant le premier, et plus grand étang, peuplé de carpes et d' esturgeons géants, je vais vers le second, surnommé " carpodrome " où l' on pèche des carpes plus petites.
Il est plus étroit, moiré de bleu glacé et de kaki.
La première fois que j' étais venue, j' en avais suivi la rive sud, je vais aujourd'hui le contourner par sa rive nord.
Face à moi, dressé dans une orgueilleuse solitude, un mimosa se montre dans l' espèce d' échancrure formée par des arbres sombres. Son reflet est timide dans l' eau de l' étang.
A force de se pencher pour se mirer dans l' eau, un morceau de ciel est tombé et, se trouve piégé par des herbes folles.
Et le mimosa est là, impassible, en sentinelle, prêt à fustiger les éventuels braconniers.
Parfois, il se cache, ne montrant que le bout de quelques branches, mais il est trahi par sa couleur éclatante.
Que se passe t' il ? Un incendie ? Non, le soleil sur les herbes sèches.
Plus loin, quelques pins, l' âme militaire, font la parade en se démultipliant dans l' eau.
Oh ! Oh ! Il a triché ! Il n' est pas si seul que ça ce mimosa ! Un autre, plus jeune, se tient à demi-caché, comme s' il n' avait pas le droit d' être là.
Il y a vraiment de magnifiques couleurs.
Je reviens maintenant vers mon point de départ. La lumière perd de sa chaleur car le soleil commence sa lente descente vers les eaux atlantiques.
Le grand étang prend une étrange couleur, comme frappé par le célèbre rayon vert.
Ceci me rappelle que c' est encore l' hiver, et que les soirées peuvent être fraîches. Je vais donc rentrer chez moi, et, clore ainsi, la balade aux étangs de La Barreyre.