Joyeux, souriants ou graves, ils sont comme tous les enfants du monde,
Vraiment tous ? Non, car ces enfants-là sont confrontés très tôt au monde du travail. Peu d' entre eux connaissent le privilège fantastique d' avoir accès à la connaissance.
Qui peut dire ce qui se cache dans la tête de cette gamine ?
Quels rêves sont peut-être refoulés dans celle de ces garçons, et qui se perdent dans cette eau boueuse ?
Et dans le regard noir de ce petit garçon roux, n' y a t' il pas comme une interrogation ? Une inquiétude sourde et encore incomprise ?
Et que de sérieux chez cette toute petite fille portant le longyi à fleurs traditionnel des femmes birmanes !
Cette fillette, comme le garçonnet qui la précède, a le visage enduit d' une sorte de crème blanchâtre.
Celle-ci est obtenue en frottant, avec de l' eau, des rondins de bois dur sur une pierre circulaire.
Ceci entraine la formation d' une crème blanc-jaune, le thanaka, avec laquelle les Birmans, hommes, femmes et enfants, protègent et soignent leur peau.
Cet usage remonterait à plus de deux mille ans. On le trouve aussi en Thaïlande.
Cette pâte cosmétique est produite avec le bois de plusieurs arbres abondants au centre du pays, et que l' on nomme : " arbres à thanaka ". Les deux plus populaires sont le shwebo ou limonia acidissima, et le thanaka shimataung.
Ces arbres à thanaka ne sont pas coupés avant trente cinq ans.