Depuis le petit pont, nous avons vu, en bordure de la pièce d' eau une grande pelouse, enserrée comme un joyau entre des murs floraux et arborés.
Assise au bord de l' eau, abritée sous une ombrelle, une dame en robe " antebellum ", une de ces créatures aux allures de fleurs, que l' on appelait les " Belles du Sud ".
Au fond, une élégante petite gloriette. En ce temps-là, aux Etats-Unis, tout ce qui était élégant était forcément français.
Nous continuons sur cette allée, elle nous fait franchir un autre pont qui enjambe un ruisseau coulant dans un canyon de verdure et de fleurs.
Et nous voilà tout à coup, comme par magie, transportés au Japon
Nous sommes sûrement dans un lieu sacré, car un grand Bouddha se dresse devant nous.
Nous quittons ce lieu de " zénitude ". Dans un fouillis végétal, une plante à grandes feuilles tricolores, masque une petite construction dont je ne sais pas la finalité. Peut-être une sorte de pigeonnier à perroquets ?
mais je crois que nous nous rapprochons de la sortie de ce parc enchanteur. Nous voici revenus au bord du lac Eloïse.
Et maintenant, je vais vous raconter la triste histoire de Cypress Gardens. Les multiples fois où nous avons eu la chance d' aller nous y promener, il était en pleine splendeur.
Ouvert en mille neuf cent trente six sous la forme d' un simple jardin botanique, il devint, au fil des années, le superbe parc dont j' ai pu donner un aperçu. Il était un des atouts touristiques majeurs de la Floride qui, pourtant, n' en manque pas.
Dans les années mille neuf cent quatre vingt, il a été racheté par une célèbre maison d' édition : Harcourt Trade Publishers, puis, revendu en mille neuf cent quatre vingt neuf à la compagnie Anheuser-Busch. Celle-ci le garda six ans, puis, le revendit et le parc fut alors dirigé par un certain Bill Reynolds.
C' est alors qu' eurent lieu les attentats terroristes du onze septembre deux mille un. Ils entraînèrent une sorte de déclin du parc qui ferma ses portes en avril deux mille trois.
Un an plus tard, un autre groupe le racheta. Mais trois ouragans le ravagèrent. Cependant, quelques mois après, il rouvrit avec une nouvelle attraction : triple hurricane, en souvenir des trois ouragans dévastateurs.
Il fonctionna jusqu' en deux mille dix. Racheté par Merlin Entertainments, il fut transformé en Legoland Florida, parc d' attraction où tout est construit en légos géants, et qui est surtout intéressant pour les enfants et les ados. Il a peut-être à souffrir de la proximité de Disney World.
Alors, je suis contente d' avoir connu ce monde disparu, et d' avoir pu le faire connaitre.