Du six au quinze juillet de chaque année, Pamplona, (dont j' adore le nom français de Pampelune), capitale de la Navarre, est agitée d' une étrange fièvre.
Ce sont les fêtes séculaires de la San Fermin, qu' Ernest Hemingway avait popularisées au siècle dernier dans son roman " Le soleil se lève aussi ", à tel point qu' elles ont acquis une renommée internationale qui attire des touristes du monde entier. La marée rouge des bérets submerge les rues de la ville.
Et pendant neuf jours, c' est la folie qui règne.
Mais, le clou du spectacle est sans conteste, l' encierro : le lâcher de toros dans les rues menant aux arènes. Sur les huit cents mètres de ce parcours immuable, bêtes et hommes se déchaînent tous les matins du sept au quatorze juillet, à huit heures précises.
Un coup de pétard et, les toros sont lâchés.
Les coureurs, qui se préparaient depuis six heures du matin, expérimentés ou novices, commencent le spectacle.
Parfois, ça tourne mal !
Et un toro, surexcité par la foule, peut aussi sauter sur elle, piétinant quelques corps au passage.
Au terme de leur chevauchée, ils arrivent aux arènes où ils seront combattus l' aprés-midi.
Avant-hier, dans une rue du Vieux Bordeaux, a eu lieu un spectacle insolite et joyeux.
Le patron d' une bodega a eu la bonne idée de faire un encierro dans la rue. Ici, bien sûr, le toro était un gros animal monté sur roulettes, mais à l' air non moins redoutable.
Le téméraire employé de la bodega avait revêtu la tenue blanche au foulard rouge traditionnelle, tandis qu' une banda assurait l' ambiance sonore. Puis, les gens se sont précipités pour faire des passes de cape, et courir devant le toro.
C' est bien connu, dans le Sud-Ouest, tout est prétexte à faire la fête !