Faut-il lui dire adieu ?

          Depuis toutes ces années où j' ai mis le pied sur cette planète, et, surtout, depuis que j' ai acquis une conscience politique, j' ai cru que je vivais dans une République qui honorait l' héritage grec de la Démocratie.

         Celle-ci, en effet, est née à Athènes, sur la colline du Pnyx, au VIème siècle avant J.C.

          Système parfait ? Non, sans doute. Mais le meilleur ? A mon avis, oui, peut-être. Je suis persuadée, je persiste et signe, que le Peuple est souverain et doit avoir le dernier mot.

         Par vote populaire, auxquel tous les citoyens en âge de discriminer sont conviés, le Peuple se choisit des représentants, et, ceux-ci, sont " au service de la nation ".

         Pendant longtemps, j' ai cru que cela fonctionnait de cette façon. Et puis, des faits troublants se sont produits.

         Un jour, on sollicita l' avis du Peuple, afin qu' il se prononce pour l' approbation, ou non, de la constitution européenne. C' était le 29 mai 2005, et le Peuple répondit non.

         Ce résultat déplut fortement aux hommes politiques, et, sans demander à nouveau l' avis du Peuple, ils reformulèrent ce traité dit " de Lisbonne " et le ratifièrent entre eux.
         C' était indigne, et la Démocratie en reçut une blessure profonde. La première.

          Dès lors, il y en eut d' autres. Les hommes politiques changèrent à la tête de l' Etat. (Là, la voix du Peuple fut écoutée). Mais, les égratignures faites à la Démocratie furent de plus en plus fréquentes, imposant même au Peuple un modèle de société dont il ne voulait pas, dans sa grande majorité. Et ce, malgré ses protestations.

          Mais, comme a dit un autre politicien : " Un référendum !!! Pour qu' ils disent n' importe quoi !!! ". Ces idiots sont bien sûr ce Peuple de France, ces sans-dents, dont ils se moquent éperdument.

          La Démocratie, sous ces coups de boutoir, chancelait un peu mais tenait encore debout, tant bien que mal.

         Mais aujourd'hui......... Oubliant définitivement qu' ils étaient à notre service, les hommes politiques de ce pays ont tombé le masque, et affiché leur tendance totalitaire. Par la voix du Premier Ministre sont tombées des paroles glaçantes :

         " Il est hors de question que le Front National gagne une élection régionale "ajoutant qu' il l' en empêcherait par tous les moyens.

         Je ne suis pas là en train de défendre en quoi que ce soit les thèses politiques du FN,....... mais le FN existe parce que des Français votent pour lui, s' expriment à travers lui. Apparemment de plus en plus nombreux. Alors ? Leurs voix ne comptent pas ? Sont-ils des électeurs au rabais, pestiférés, rances et moisis, comme ils aiment à qualifier ceux qui ne pensent pas comme eux ?

         Si ces politiciens pensent que le FN est nuisible à la République, qu' ils aient donc le courage de l' INTERDIRE, de le rendre HORS-LA-LOI.

         Mais ce ne sont qu' imprécations, rodomontades, menaces, froncements de sourcils........... Qui ne peut qu' en rire, tant sont visibles les outrances. Mais, peut-être devrions-nous avoir peur devant ce Robespierre !

         En tout cas, en ce qui me concerne, j' ai l' impression d' être encore en République, mais certes pas en Démocratie.