Jusqu' à il y a peu, le gazouillis était l' apanage de certains oiseaux, et, il enchantait nos oreilles.
Certains chantent le jour,
D' autres, la nuit, tel l' engoulevent dont le nom me fait rire, et qui fut témoin d' un accident de voiture nocturne, que nous eûmes, mon ami et moi, en rase campagne. En attendant un hypothétique passage, il m' apprenait les chants des oiseaux de nuit, et nous écoutions chanter l' engoulevent.
Et, il y a les enchanteurs qui nous ravissent nuit et jour, comme le rossignol rouge-queue par exemple, ou le Philomèle.
Mais voilà, cela c' était avant, car les temps changent et, maintenant, nous avons " tweeter ".
Ce " haut parleur " permet de savoir, en instantané, ce qui se passe dans le monde par l' intermédiaire de textes courts, postés par..........n' importe qui.
Et voilà que tweeter a pris des lettres de noblesse,( si l' on peut dire...), et devient un mode de communication officiel de nos " élites " gouvernementales.
Notre Premier Ministre qui, tel le merle noir, se montre agressif et ne néglige aucune posture de menace, tweete à tout va, pour tout et n' importe quoi. Au lieu d' ébouriffer ses plumes, il contracte ses mâchoires et assombrit son regard déjà noir.
Notre si jovial Ministre de l' Intérieur, dit, entre autres, R2-D2, ne recule pas non plus devant de petits tweets tout à fait rassurants, sur ses capacités à nous éviter les problèmes, que de vilains méchants voudraient nous infliger. Il met, même, à leur service ses grandes qualités de compréhension.
Et, pas du tout en reste, notre chère Garde des Sceaux, dont les mots légers et le style si poétique, ensorcèlent comme le chant du colibri.
Mais, comment ne pas parler de Sa Majesté Normal 1er ? Car, lui aussi tweete; un peu à tort et à travers cependant.
Etait-ce bien convenable de sa part, de présenter ses condoléances pour la mort de Michel Delpech, par un minable petit gazouillis de chouette ?
Comme le rouge-queue qui se perche au faîte du toit et lance son chant en gonflant ses plumes, notre cher monarque, perché, (et il entend y rester), au faîte du toit de la République, distribue ses petits tweets urbi et orbi.
En fait, l' obsession de nos gouvernants étant d' être en permanence à la pêche aux voix, et en particulier des " djeuns ", il convient d' avoir l' air branché et " in ".
Mais, en réalité, ils devraient faire attention, et méditer ces mots de Gustave Thibon : " Etre dans le vent : une ambition de feuille morte ". Et j' ajouterai : " Autant en emporte le vent ".