Il doit son nom à une légende datant du IXème siècle au sujet de la grande peste qui frappa Rome en l' an cinq cent quatre vingt dix. Le pape Grégoire 1er aurait vu apparaître l' archange Saint Michel au sommet du château en train de remettre son épée dans le fourreau. Il en aurait déduit que cela signifiait la fin de l' épidémie.
Pour commémorer cet évènement, on éleva, bien plus tard en mille sept cent cinquante trois, une statue en bronze de l' archange au sommet de l'édifice.
Cette façon de coiffer un édifice avec une statue ailée était d' ailleurs une tradition très ancienne.
Autant que je m' en souvienne, cette vision du château St Ange au bout du pont enjambant le Tibre, était très imposante.
En se rapprochant et arrivant à son pied, il était même assez écrasant.
Sa construction fut décidée par l' empereur Hadrien en cent vingt cinq, pour en faire son mausolée. Il fut achevé par Antonin le Pieux en cent trente neuf. Les cendres d' Hadrien y furent ensevelies cette année-là. Caracalla fut le dernier empereur dont les cendres y reposèrent.
Puis, le château St Ange fut accaparé par les militaires, et, en quatre cent trois, fut intégré à la muraille aurélienne en tant que bastion avancé.
Ce fut une bonne idée. En huit cent quarante six, les Sarrasins, ( encore eux ! ), décidèrent d' une excursion dans Rome, et, pour se distraire, pillèrent la Basilique St Pierre et dévastèrent le quartier du Borgo proche du château. Pour le protéger, le pape Léon IV le relia au château par une muraille, délimitant ainsi la cité léonine.
Poursuivant sa " carrière ", le château devint prison et quatre des papes du IXème siècle y trouvèrent la mort.
Le château St Ange passa ensuite entre les mains de la puissante famille des Crescenzi. Un descendant s' y barricada pour échapper aux assauts de l' empereur Othon III, mais......il fut décapité sur la plateforme.
Les papes s'y réfugièrent pour résister aux attaques du Saint Empire, du roi de France, de Charles Quint lors du terrible sac de Rome en mille cinq cent vingt sept.......
Le pape Paul III, l' époque étant moins troublée, le transforma en palais, mais il resta quand même prison, Benvenuto Cellini en sut quelque chose.
Le pape Urbain VIII le fit fortifier en mille six cent vingt trois, et, faisant fi de l' un des dix commandements, alla voler au Panthéon le bronze nécessaire pour confectionner l' artillerie du château.
Enfin, en mille huit cent soixante et onze, le drapeau pontifical fut amené pour la dernière fois, et l' armée italienne prit possession des lieux.
Et maintenant.......on y déguste d' inoubliables glaces, ou du moins, c' était ainsi quand je l' ai visité il y a......fort longtemps.
Il est temps de dire au-revoir à ce personnage qui monte la garde à l' entrée.
Et avant d' aller vers le Vatican que nous apercevons de la terrasse du château,
Nous allons nous sustenter dans une de ces trattorias dont Rome a le secret.
A plus tard !!!