Fils de Vespasien, appartenant à la célèbre dynastie des Flaviens, Titus devint "imperator" en soixante dix neuf et ne régna que jusqu' en quatre vingt un.
Auparavant, il se distingua en devenant le responsable en chef de la guerre de Judée, et il prit Jérusalem en soixante dix. Les Hébreux lui doivent la destruction du second Temple.
Auréolé de cette gloire, il retourna à Rome où fut célébré son triomphe. C' est son frère, Domitien, qui, un peu plus tard, fit élever l' Arc de Titus, qui est aujourd'hui un des monuments de l' Antiquité romaine le mieux conservé.
Mais Titus n' a pas laissé que des souvenirs de gloire; il semble même qu' il fut un " bad boy ".
Intempérance, rapacité, cruauté extrême, le tout accompagné du goût pour les plaisirs et le libertinage, et même un certain penchant pour la débauche, caractérisaient Titus avant son avènement comme empereur, ce qui inquiétait quand même un peu. Il y avait du Néron chez cet homme !
Pour toutes ces raisons les Romains n' aimaient guère Titus, mais ce désamour confina à la haine quand surgit Bérénice, fille d' Agrippa 1er, soeur d' Agrippa II auprès de qui elle administra la Judée, prenant ainsi le titre de reine alors que son frère était marié.
Titus tomba amoureux de cette reine juive, au grand dam des Romains, et leur liaison dura dix ans.
Les historiens n' en ont guère parlé. Tacite, Suétone, Juvénal l' ont mentionnée. Flavius Josèphe n' en a dit mot. C' est surtout à Corneille et Racine que nous devons de connaitre cette histoire.
Mais cet amour était maudit car, malgré tous ses défauts, Titus était un homme respectueux de la volonté de son père sur son lit de mort, et, quand il devint empereur, la mort dans l' âme, il renvoya Bérénice en Judée.
Dès ce moment-là il devint exemplaire et se révéla excellent souverain.
Ce changement radical de comportement fut malheureusement concomittant à une série de catastrophes qui assombrirent son court règne.
Il connut l' éruption du Vésuve qui, en soixante dix neuf ensevelit Pompéi et Herculanum.
En quatre vingt, il connut un grave incendie à Rome, rappelant celui qui, sous Néron, avait ravagé la ville seize ans auparavant.
Il eut enfin à affronter une grande épidémie de peste, au cours de laquelle il alla lui-même soigner les malades, apporter du réconfort, et qui, finalement, l' emporta lui aussi après deux années de règne.
Après l' avoir honni, les Romains accueillirent sa disparition par un deuil unanime, et lui décernèrent le titre de " délices du genre humain " qui lui resta attaché.
Ses derniers mots restent énigmatiques et font encore de nos jours l' objet de spéculations de la part des historiens : " Je n' ai fait qu' une seule erreur ".
Lequel de nos hommes politiques pourrait en dire autant !!!!