Tous ces animaux du musée de Vertheuil sont des automates créés il y a un peu plus d' un an, par Anne Pradère et Dominique Jalabert, deux amoureux des animaux.
Cet amour les a conduit à créer ce monde imaginaire où les animaux " humanisés " se prêtent à tous les rêves.
Dans la plus pure tradition française de construction d' automates, chaque personnage est entièrement fait à la main, les têtes sont sculptées et peintes, la mécanique est en laiton soudé à l' argent. Chaque personnage est unique.
Les automates, vieux rêve de l' humanité, existent depuis la plus haute Antiquité. Pour accroître leur pouvoir, les prêtres égyptiens se servaient de petites statues animées pour mystifier le peuple. Ces statuettes articulées ont été attestées par Hérodote.
Aux IIème et IIIème siècle avant notre ère, Héron d' Alexandrie et Phylon de Byzance en furent les véritables précurseurs.
Ils étaient mathématiciens et ingénieurs. Le premier créa des automates mus par l' eau, le second écrivit un traité des automates.
Sur ce principe hydraulique, des personnages animés ornèrent les jardins princiers du Moyen-Âge à la Renaissance et au Baroque. Ainsi en France, au Château de Saint Germain en Laye, sous Henri IV.
Puis vinrent le XVIIIème siècle et Vaucanson.
Il inventa les automates de forme humaine. Les deux premiers : le fluteur automate et le joueur de tambourin " disparurent au début du XIXème siècle.
Son troisième automate fut " le canard digérateur "; il pouvait manger, digérer, cancaner et nager. Il fut détruit - j' ai failli dire " il périt " - dans un incendie à Nijni Novgorod.
Puis, Vaucanson se consacra à la facilitation de l' activité humaine. Il automatisa les machines des manufactures de la soie; il créa une machine qui porte son nom pour fabriquer des mailles toujours égales.
De nos jours où la technologie est reine, il reste quelques rêveurs pour perpétuer ce rêve.