Tout avait commencé avec les mimosas; il y en avait partout. Ceux qui étaient prisonniers des jardins,
et les autres, ceux qui vivaient libres dans la forêt ou au bord des lacs.
C' était encore l' hiver, mais ils annonçaient sa fin prochaine. D' ailleurs, il faisait vingt quatre degrés et je prenais des bains de soleil sous un grand ciel bleu. Le nirvâna !
Et puis, les mimosas ont commencé à perdre leur éclat.
Mais le ciel était toujours aussi bleu, et d' autres fleurs et arbustes sont venus prendre le relais.
Le forsythia, qui a l' air d' un fouillis jaune,
Mais qui sait poser et se donner des allures de star, comme le mimosas; je crois même qu' il le jalouse un peu.
Le houblon qui a réveillé ses clochettes et vernissé ses feuilles.
Et la fidèle corète dont les fleurs dégringolent en cascade.
Puis le printemps, fidèle à sa date de naissance, est arrivé, et avec lui : la pluie et des températures en chute libre.
Quelle désillusion ! Comment, après de tels prémices, comprendre ce ciel noyé et cette pluie glaçante ?
Une pauvre renoncule qui avait cru aux promesses, frissonne, couronnée de perles d' eau céleste.
Et les ajoncs qui ont envahi forêt et bord des routes, aimeraient sans doute lacérer les nuages de leurs épines pour se venger de cette eau qui abime leurs fleurs à peine nées.
Oui, le printemps est jaune en Gironde, enfin presque, car des touches d' autres couleurs éclatent aussi, mais pour le mettre en valeur.
Et, In Memoriam, le tulipier des voisins , qu' ils ont coupé il y a quelques jours, en compagnie d' un seringa. Saccage !!!
Mais en attendant, c' est moi qui suis jaune....de dépit, car j' ai du abandonner le débardeur et remettre à plus tard les séances de bronzette.
Maudit printemps ! C' était mieux en hiver !