A Venise donc, le jeune Marco Polo s' apprêtait à embarquer avec son père et son oncle, pour un long voyage vers la Chine et la cour fastueuse de Kubilaï Khan, fondateur de la dynastie Yuan, à Cambaluc, qui bien plus tard serait remplacé comme capitale par une ville plus au sud : Pékin.
Ils allaient à Constantinople où ils possédaient un comptoir, et de là, iraient rejoindre le comptoir vénitien de l' Ayas, point de départ de la Route septentrionale de la Soie, celle qui contourne par le nord le désert de Taklamakan.
Cette Route de la Soie était l' héritière de la Route de Jade, active dès le paléolithique. Elle était empruntée par des pasteurs nomades eurasiatiques. ( Et quelques espions ).
Dès l' Antiquité, les Sogdiens, habitants de la Sogdiane, contrée à l' ouest de l' actuel Ouzbékistan, contrôlaient l' essentiel du commerce le long de la Route de la Soie. Ils prélevaient de nombreuses taxes qui enrichirent fortement les prestigieuses cités de Samarkand et Boukhara aux fameuses et superbes mosquées.
Pendant ce temps, la galère qui transportait le saint homme et Cervantès, flanqué du magicien africain, toujours attachés à leur rame, n' avait pu accoster à Constantinople à cause d' une violente tempête venue de la mer Noire. Le capitaine s' était donc dérouté vers.......l' Ayas.
Ils trouvèrent la ville en pleine effervescence. Une riche caravane était en train de se former. Des chameaux de la Bactriane, lourdement chargés, étaient amenés, nombreux. C' était la caravane que formait la famille Polo pour rejoindre la Chine.
Le saint homme ne pouvait pas aller plus loin; il pensait au pèlerinage qui le ferait hadj, et n' avait pas l' intention de le manquer. Sa mission s' arrêtait là.
Mais le génie dans sa lampe voulait absolument retrouver son pays et Aladdin.
Le saint homme se mit en quête de quelqu' un de confiance qui prendrait le relais. Le capitaine de la galère lui recommanda un de ses marins. L' affaire fut faite, cet Ali irait donc en Chine à la recherche d' Aladdin et sa princesse d' épouse, et leur remettrait la lampe merveilleuse.
Dans sa grande sagesse, le saint homme n' avait pas dit que la lampe était magique et qu' un génie l' habitait. Mais, le capitaine barbaresque était retors, et subodorait un secret à cause du soin jaloux que prenait le saint homme pour veiller sur sa lampe.
Il chargea donc Ali d' ouvrir l' oeil et lui promit grande récompense s' il parvenait à savoir ce que la lampe cachait.
Ali se renseigna sur la destination de la caravane des Polo, et sachant qu' elle allait vers la Chine, négocia son passage.
Et que faisait le magicien africain ? Son anneau magique s' était rechargé et, grâce à lui, il devint invisible et se libéra du banc de chiourme.
Sans état d' âme, il abandonna Cervantès à son destin d' esclave.
Lui aussi s' intégra à la caravane des Polo afin de fuir le capitaine barbaresque qui n' entendait pas perdre le moindre ducat à cause de lui.
Et la caravane s' ébranla vers les grandes steppes de l' Asie Centrale.
C' était un voyage plein de danger. Qu' allait-il se passer ?
A suivre.....