Là-bas, dans la lointaine Chine, Ali, sa mission terminée, n' avait plus qu' une idée en tête : revenir dans son pays où l' attendait Mounia, sa fidèle ( du moins il l' espérait ) épouse.
Mais hélas, nulle caravane ne se formait pour repartir vers l' ouest, Marco Polo et sa famille n' étaient pas près de rejoindre Venise, alors, Ali prit une folle décision : il allait repartir seul, à pieds.
On tenta de le dissuader d' entreprendre un voyage aussi long et dangereux, mais Ali ne voulut rien entendre. De plus, il lui tardait d' arriver chez lui pour expérimenter le cadeau, du génie.
Il salua tous ses compagnons, consternés, puis partit. Tant qu' il traversait des terres habitées, tout alla bien, mais bientôt, il fut dans l' immensité incandescente du désert.
Dans son inconséquence, il avait emporté une outre d' eau, et des graines dont il avait bourré toutes ses poches.
Dans le terrible Taklamakan, les puits étaient rares. Ali ne tarda pas à avoir des hallucinations. Il lui semblait que son pays était là, devant lui, presque à portée de mains.
Mais Allah veillait sur lui. Il rencontra un campement de nomades mongols. Ceux-ci, fidèles à la tradition des gens du désert, le recueillirent, lui donnèrent à manger et à boire. La courtoisie la plus élémentaire eut voulu qu' Ali remercia en effectuant de menus travaux, mais il était habité d' une telle frénésie de retour, qu' une nuit, ayant récupéré ses forces, il partit en..........volant l' unique vache des nomades, celle dont le lait nourrissait la tribu.
C' était une vilénie ! Les Mongols, outrés, l' accablèrent de paroles de malédiction. Ali s' en doutait mais, s' en moquait. Il aurait du lait pendant quelques jours.
Mais avec tant de malédictions sur sa tête, comment allait-il continuer son voyage ?
( Les photos sont extraites de mon livre " Lunes d' Arabie " de Pascal et Maria Maréchaux - 1987 )