Ali et Aïcha voyaient avec satisfaction, les gestes de vociférations des janissaires dans la cour du palais du Cheikh.
A grands coups d' ailes, Pégase les emmenaient vers la liberté. Le désert de sable avait fait place à une terre de roches, tourmentée, avec des canyons au fond desquels courait une végétation luxuriante.
Mais les deux fuyards ne voyaient pas trop le paysage car ils dodelinaient de la tête; le sommeil les gagnait, car, de peur de rater l'heure du départ, ni l'un ni l'autre n' avait dormi.
Puis se fut la mer bleue du golfe persique, le désert de Syrie où fuyaient les chameaux.
Et, enfin, les montagnes de l' Arabie heureuse qu' Aïcha regardait avec grande émotion.
Elle arrivait chez elle; Ali avait tenu la promesse qu' il lui en avait faite. Elle apercevait la maison de son père, la plus belle du village, car il en était le cadi.
Quand Pégase se posa dans la cour, sa mère, ses frères et soeurs.....toute la famille poussa des youyous de joie, teintée d' une énorme émotion, car on pensait Aïcha perdue pour toujours.
Ali fut fêté comme il se doit, et la mère d' Aïcha s' en alla préparer le repas de bienvenue.
Une grande fête fut donnée à laquelle furent invités tous les habitants du village. Puis, on prépara Aïcha pour le mariage. Elle tenait à ce qu' Ali y assiste avant son départ.
Comme tout homme, il ne la verrait pas avant la cérémonie, mais, elle lui montra sa main, superbement décorée au henné, à travers une tenture.
Le mariage dura trois jours, puis, arriva pour Ali, le moment du départ. Il devait rentrer chez lui où Mouna l' attendait, ainsi que le mystérieux cadeau du génie.
On lui donna quelques vivres et de l'eau, et il partit vers la mer, espérant trouver un bateau qui le ramènerait dans son pays.
Trouverait-il un marin qui pourrait le ramener ?