Les Romains, grands conquérants, ont laissé des traces dans tout le Bassin Méditerranéen, et même au-delà, puisqu'il allèrent jusqu'au Pays du Couchant : le Maghreb.
Au Maroc, ils créèrent la Maurétanie Tingitane, et c'est l'empereur Auguste qui la fit occuper, et y installa le roi Juba II et son épouse la reine Cléopâtre Séléné, fille de la fabuleuse reine d'Egypte.
La capitale fut Volubilis.
Il en reste de belles ruines dont, malheureusement, je n'ai retrouvé que deux photos.
Un vaste espace hérissé de colonnes, quelques-unes un peu de guingois, sur lesquelles des cigognes téméraires installent leurs nids.
On y trouve aussi les vestiges d' un temple d' Hadrien, dont il ne reste debout qu'une porte, un arc de triomphe dédié à Caracalla, qui dut être magnifique, et la Decumana Magnus, la Grande Voie, bordée de colonnes tronquées et de pierres, restes de monuments ou demeures.
Des mosaïques encore très belles subsistent ça et là; elles sont trop belles pour que je ne fasse pas appel au précieux Wikipedia pour en montrer au moins une.
Et.....il y a le chien, un magnifique chien en bronze découvert en mille neuf cent seize. Il semble prêt à l'attaque.
Ce chien n'est pas n'importe quel chien. Il a une histoire.
Il était une fois.....un jeune et beau jeune homme qui commandait la légion assurant la sécurité de Volubilis contre les ravages exercés par des tribus berbères insoumises qui dévalaient de l'Atlas.
Un jour, avec sa cohorte, et son chien qui le suivait partout, il partit inspecter un village au pied des montagnes. Et là, allant à la fontaine, il rencontra une ravissante jeune fille.
Il en tomba immédiatement amoureux, et Tigra, tel était son nom, ne fut pas insensible à la prestance du beau légionnaire. Celui-ci demanda sa main à son père, qui la lui accorda, flatté d'une alliance avec un Romain.
Alors, Marcus de son prénom, emmena Tigra chez lui, et l'épousa selon le rite romain. Dès ce moment, les deux jeunes mariés vécurent dans un rêve.
Hélas, Tigra avait été promise de longue date à un jeune éleveur de troupeaux de son village. Celui-ci, Massipsa, se sentit humilié et outragé, et jura de se venger. Parcourant le pays, il attisa les vieilles colères contre l' envahisseur. De plus en plus de poings se tendaient vers Volubilis, accompagnés des malédictions proférées par les vieilles femmes de la montagne.
Un vieux Berbère, loyal aux Romains, se présenta un jour devant Marcus et l'avertit d'avoir à se méfier de la colère qui grondait. Tout à son bonheur, Marcus n'y prêta pas attention. Mais, un soir, le chien se mit soudain à grogner, puis à aboyer férocement, faisant aboyer tous les chiens de la ville, et partit comme une flèche.
Comprenant qu'il se passait quelque chose d'anormal, Marcus réunit sa cohorte et ils allèrent patrouiller dans les rues. Ils surprirent une horde de Berbères en armes. Ce fut un vrai massacre et rares furent ceux qui en réchappèrent et purent regagner les montagnes.
Marcus revint vite vers sa maison afin de rassurer sa compagne, mais, il vit la porte cassée et entendit un bruit de lutte venant de l'intérieur; sortant son glaive, il se précipita et vit deux hommes essayant d'entraîner Tigra.
Mais le chien, avec courage, défendait sa maîtresse; Marcus transperça de son épée l'un des assaillants, l'autre, qui n'était autre que Massipsa, se jeta sur lui le couteau levé. Mais le chien s'élança et lui sauta au cou.
Le barbare s' écroula, mais en tombant, il enfonça son couteau jusqu'à la garde dans le corps du chien, le tuant net.
Il avait défendu ses maîtres jusqu'à la mort; en remerciement et en hommage à son courage et à sa fidélité, Marcus fit faire cette statue le montrant prêt à bondir à la gorge de l'ennemi.
Le chien s'appelait Xixo.
( Cette histoire est extraite du livre mentionné plus haut qui faisait partie de la collection des Contes et légendes qui ont nourri mon imaginaire et ma culture d'enfant, car il y avait des contes et légendes de la Grèce Antique, de la mer et des marins, de Rome, de la Chine......C'était une façon très ludique d'apprendre l'Histoire. Merci à mes parents qui en faisaient le choix).