Eh bien non, il ne s' agit pas de ce genre de dragon-là, celui des légendes qui remontent aux temps les plus reculés, puisque on les trouve cinq mille ans avant J.C.
Dans l' Antiquité, les dragons travaillaient. C' est un des leurs qui gardait la toison d' or convoitée par les Argonautes, et les pommes d' or du Jardin des Hespérides, qu' Héraklès réussit à dérober.
Au Moyen Âge, ils étaient beaucoup moins sympathiques. Ils étaient terribles, laids et pervers, les preuves mêmes de l' existence du Malin.
On les disait friands de lait et amateurs de belles vaches. Il semble qu' ils ne détestaient pas non plus croquer un humain bien en chair. Mais, seulement s' ils étaient affamés.
On dit qu' ils étaient même capable de parler !!!!
Ils crachaient le feu; certains préféraient cracher de l' eau. Il faut dire que c' était plus facile, car, pour cracher le feu, ils devaient broyer des pierres phosphoriques qui produisaient un gaz inflammable au contact de l' acide gastrique. Ce gaz, expulsé, s' enflammait au contact de l' oxygène de l' air.
Dans le fond, j' aime bien les dragons !
Mais, je n' en ai jamais rencontrés. Alors quels sont ces dragons de mon souvenir ???
Eh bien, ceux-ci :
Ils faisaient les régates de mon enfance. C' étaient des bateaux à coque de bois, souvent en acajou; ils étaient élégants, fins et racés, taillés pour la course.
Ils partaient d' Arcachon, vent arrière qui gonflait leur spinnaker que nous appelions plus poétiquement : foc-ballon.
Il y en avait de toutes les couleurs, et, ils laissaient au passage, des reflets colorés qui tremblotaient sur les vagues.
Les régates à voile étaient fréquentes sur le Bassin d' Arcachon. Quand les bateaux passaient devant nous, plage Péreire, aux Abatilles, déjà, certains s' étaient détachés et faisaient la course en tête. Puis, arrivait le.......peloton, et tout s' arrêtait pour les regarder passer.
Quelquefois, on faisait des paris pour savoir celui qui gagnerait. Nos supputations étaient gratuites.
C' était l' occasion pour apprendre que le mot " régate " venait du vénitien " régata " et signifiait : course de gondoles.
Et moi, je rêvais aux pirates de l' île de la Tortue, où je me promettais d' aller un jour, et aux corsaires, avec mon favori : Surcouf. Je dévorais alors les Contes et Légendes de la Mer et des Marins, cette super collection que m' offraient mes parents, et qui m'a appris beaucoup de choses : la Mythologie grecque et romaine, les histoires de la Chine impériale, le secret de la Koutoubia de Marrakech.........C' est à cause de ces livres que j' ai dépensé tous mes sous à courir le monde; mais, je ne regrette rien, car.....ça valait les voyages !!!