.....Nos ancêtres de l' ancien monde, le vrai, celui où il n' y avait ni lave-vaisselle, ni téléviseur, ni ordinateur.... parce que la fée électricité dormait encore dans les brumes d' Avalon. C' est dans cet ancien monde - là que nous avons plongé, bien malgré nous, parce que, dans le cas contraire, ce serait un signe certain de masochisme.
Tout a commencé le dimanche vingt cinq mars, quand le décodeur C+ s' est permis un bug intempestif. Cela est arrivé si brusquement, que le téléviseur est devenu fou et s' est mis à bégayer : " SMART TV " apparaissait et disparaissait dans la seconde suivante, puis réapparaissait.....et ce ballet ne s' arrêtait plus. Et plus aucune image n' apparaissait à l' écran.
Il ne sera, peut-être, réparé que le neuf avril, à condition que l' éventuelle pièce défectueuse n' ait pas à être commandée en Corée ou au Japon; je ne sais plus. Je déteste être lâchée par une machine. Elle n' a que quatre ans sapristi !!! Et pour les matches de foot je n' avais lésiné sur rien.
Mais on peut vivre sans télé.........quoique.......et mes matches de foot alors ? Je vais en rater au moins deux. D' un autre côté, comme ça, je vais moins risquer l' infarctus parce que les Girondins.....cette année !!! Je râle au moins quatre vingt dix minutes, pour le temps supplémentaires......je suis anéantie.
Cependant, il y a eu pire.
Voilà que dans la soirée......clac ! tout s' éteint dans la maison. Futées comme pas trois, nous pensons aussitôt au disjoncteur. Cap sur le garage ! Bingo ! on tenait le coupable. On réenclenche........lumière. Ouf ! Mais le temps de rentrer dans la maison.......clac ! tout s' éteint à nouveau. On ne renonce pas pour si peu; retour au garage, on refait la manoeuvre : lumière....puis clac ! tout s'éteint encore mais cette fois définitivement.
Alors vite, organisons-nous. On réquisitionne toutes les bougies de la maison. Heureusement, la cuisinière est mixte, mais réduite à deux feux et avec un four muet. Et nous nous installons pour un dîner aux chandelles.
Il est évidemment dénué de tout romantisme. Qui a vu du romantisme dans un dîner aux chandelles entre deux membres d' une même fratrie ? D' autant plus que ma soeur fait grise mine privée de sa chère télé, et moi, je suis partagée entre le rire, ( qui me fait risquer gros ), et le dépit pour mes matches de foot.
Etranger à toute compassion, Victor le Chien s' en moque et dort afin de prendre des forces pour ses javas nocturnes. plus de quatre mois maintenant qu' il m' empêche de dormir au-delà de trois heures par nuit. Je vais finir zombie dans le meilleur des cas.
Ce n' est pas tout. Nous n' avons plus de téléphone fixe puisque branché sur la box, elle-même branchée....etc.... Et la batterie du portable vit une agonie qui sera brève.
Oui, vraiment, comment faisaient nos ancêtres qui vivaient dans l' ancien monde ?
Après avoir tenté en vain de rendre nos yeux télescopiques comme ceux du loup en arrêt devant Betty Boop, pour lire à la lueur des bougies,
Chacune prend son bougeoir et se dirige vers sa chambre. Ma parole ! Quel tableau ! On dirait des fantômes en vadrouille. Il ne manque que le bonnet de nuit pour dévaler deux cents ans en arrière.
SEPT JOURS APRES
Au 3ème jour, un homme de l' EDF est venu, a changé le disjoncteur qui était trop vieux, nous a dit, voyant que cela n' avait rien changé à l' affaire : " c' est grave, il faut faire venir un électricien ". Merci Monsieur, un samedi de Pâques !
Mardi, ma soeur est allée au bureau de tabac du village, où elle a obtenu le numéro d' un électricien du coin. Obligeamment le buraliste a prêté son téléphone...........et miracle ! depuis hier soir, nous avons raccroché le monde moderne.
Cette semaine de vacances au 19ème siècle restera dans nos mémoires. mais attention, nous ne sommes pas encore sauvées. Voulant brancher le lave-vaisselle, nous avons fait .....disjoncter. Mais nous l'avons réenclencher avec succès et avons encore de la lumière. Moindre mal !
Je remercie les ami(e)s qui ont tenté d' avoir de mes nouvelles, intrigués par mon silence. Je vais leur répondre personnellement aujourd'hui.