Il me semble avoir déjà raconté pourquoi et comment nous nous étions littéralement enfuis de Nassau, avec la complicité d'un Américain, et de son petit hydravion, qui nous avait ramenés à Miami.
Mais avant cette fuite nous étions allés à Eleuthéra, et de là, avions pris le bateau pour Harbour Island, attirés par ses plages de sable rose.
Nous ne savions pas que nous y rencontrerions l'absurdité et l'exaspération qui souvent va avec. Mais, laissons cela et promenons-nous dans cette île minuscule.
Il y a une rue principale, bordées de maisons de bois croulant sous l'exubérance de la végétation tropicale.
Ces fleurs, dégringolant en cascades colorées, donnaient beaucoup de charme à ces maisons. On remarquait aussi beaucoup de râteaux métalliques de télévision. En ces temps (déjà) reculés les paraboles n'existaient pas encore.
Puis, il y avait une rue " officielle " où se trouvaient le bureau de poste de sinistre mémoire, et une chapelle d' où s'envolaient des notes de gospels. Nous nous étions arrêtés pour écouter ces chants qui devenaient de plus en plus frénétiques, mais on nous pria de déguerpir car ici, on n'aimait pas les Blancs, et ça pouvait devenir dangereux.
C'était vrai, le sable d'Harbour Island était rose, mais quand le soleil amorçait son plongeon vers la mer, tout devenait magique.
Et le ciel, si souvent chargé des tropiques, ajoutait encore à la magnificence. Le spectacle allait devenir somptueux quand les nuages noircissaient soudain et envahissaient le ciel, ne laissant qu'un passage dans lequel le soleil effectuait sa descente pour ses noces quotidiennes avec l'océan.
Bonne soirée !