Parée de sa robe couleur de lune, frangée d'or céleste, la belle Séléné s'est levée dans la pâleur vespérale du ciel oriental.
C'était la nuit fatidique du basculement. L'humanité allait sauter dans la nouvelle décade d'un siècle qui ne commençait pas très bien.
Séléné aimait cette planète bleue dont, parait-il, elle était issue, et elle aimait cette humanité qui, depuis des temps immémoriaux, la vénérait au point d'avoir fait d'elle une déesse, reine de la nuit. Parfois, submergée par l'émotion, elle en rougissait de plaisir confus.
Mais Séléné était triste. Elle avait beaucoup espéré du troisième millénaire, hélas, il semblait que les Humains aient perdu leur aptitude au bonheur et ce besoin de transcendance et de spiritualité qui leur avait permis de s'élever et d'écrire une Histoire.
Séléné avait vécu ce dévoiement de la saga humaine avec consternation.
Mais, à ce moment de l'Histoire, elle se sentait néanmoins pleine d'optimisme. Elle allait faire à l'humanité un don précieux, et, à l'instant suprême du basculement, elle projetterait vers la Terre ce voeu :
" Que le rêve et la poésie habitent à nouveau la Terre et le coeur des Hommes,et que le bonheur resplendisse comme un soleil ".
HEUREUSE ANNEE A TOUS
NB : Quand je dis " Hommes ", ce vocable inclue implicitement les Femmes selon une tradition pluriséculaire, et je refuse cette ridicule écriture inclusive due aux délires, parfois hystériques, des Féministes, et qui rend notre langue grotesque et rébarbative.