C'est en France, pays d'accueil d'une partie de ma famille, que j'ai grandi. J'y suis allée à l'école primaire, puis secondaire où j'ai fait ce que l'on appelait encore, mais de moins en moins, " mes humanités ", et enfin, il y a eu l'Université.
La fac de médecine, l'hôpital, l'internat, la spécialité.....bref passons.
Mes maîtres, que je ne remercierai jamais assez, étaient des cliniciens remarquables, et pour eux, la médecine était avant tout un humanisme. On faisait médecine parce qu'on aimait les gens et qu'on voulait les aider. La consultation permettait de créer ce lien singulier entre le patient et le médecin.
L'interrogatoire et l'examen clinique étaient primordiaux; l'empathie et le respect du patient indispensables; la déontologie obligatoire.
Alors la déontologie justement............Hier, j'ai reçu un mail du Président du Conseil National de l'Ordre des Médecins, et deux phrases m'ont faite sursauter :
Le déséquilibre entre les moyens humains, thérapeutiques, matériels et médicamenteux dont nous disposons et les situations auxquelles nous devons faire face, va croissant.
Ces conditions d'exercice hors du commun peuvent confronter tout médecin face à des interrogations déontologiques et des cas de conscience face auxquels nous pouvons tous être désemparés.
Et la colère qui couve depuis plusieurs jours a éclaté. Quel est ce monde nul dans lequel nous vivons .....et mourons grâce à l'imprévoyance et l'incompétence de nos gouvernements ?
Ils nous amènent à l'horreur : j'ai appris à la radio qu'un confrère n'ayant qu'un seul respirateur, a du choisir entre deux malades, également âgés de cinquante ans, lequel allait vivre, lequel allait mourir. J'imagine le ressenti de ce confrère.
Et je ne parle pas du scandale des EHPAD ! Une honte dont la trace restera comme celle des morts de la canicule pour lesquels la France tient aussi un record.
Comment s'étonner du nombre important de médecins portant plainte contre l'Etat.
Certains pays, comme la Corée du Sud, en ont fini avec la pandémie. Isolement des premiers malades, hydroxychloroquine.....La population sud-coréenne n'a pas, ou peu, été confinée et surtout la liberté de prescription des médecins, en leur âme et conscience n'a pas été bafouée. C'est chez nous un principe fondamental de la médecine, et pour la première fois de notre histoire, les médecins ont subi en ce domaine, une contrainte politique et administrative.
Non content de n'avoir pas réagi à temps, de n'avoir rien su anticiper alors qu'il était au courant, ce gouvernement laisse tous les " soignants " désarmés face à la guerre dont pourtant a parlé le Président de la République.
Ce serait sympa que les " armes " promises arrivent un peu plus vite. Sont-elles acheminées par un convoi de tortues ?
Le pays s'enfonce dans une sorte de ténèbres. Que le dernier pense à éteindre la dernière chandelle.
commentaires
Le Mousquetaire des Mots 11/04/2020 18:03
Le Mousquetaire des Mots 11/04/2020 17:17
Simone 11/04/2020 17:58