Le Désert Peint est le pendant de la Forêt Pétrifiée, également situé dans ces " Badlands ", terres désolées mais Ô combien fascinantes.
On ne peut s'y promener qu'à pieds, et c'est un vrai plaisir. La plus grande partie de ce désert est en territoire Navajo, et il faut leur en acheter le permis de visite.
D'abord, nous marchons dans un paysage un peu blême, relevé de quelques touches d'ocre orangé, et en la seule compagnie de quelques oiseaux.
Puis, les couleurs changent; la terre devient rose. Devant nous se dressent deux monts : les Tepees, ainsi nommés car ils ont la forme des habitations indiennes éponymes. On y voit des strates de couleur vive, comme sur la montagne, en arrière-plan.
Nous ne sommes pas loin de Chindi point, où fut retrouvé le fossile du dinosaure.
Chindi, en navajo, est la mauvaise partie d'une personne qui est expulsée lors de son décès. Cette mauvaise partie reste sur les lieux et peut être source de problèmes.
Nous continuons notre chemin dans un décor de plus en plus polychrome; au loin, Mesa Verde nous fait un clin d'oeil;
Les couleurs deviennent de plus en plus vives et éclatantes.
Pour finalement, nous offrir le Désert Peint dans toute sa splendeur.
Ce Parc National, s'il est en majorité sur les terres des Navajos, intéresse aussi, dans sa partie sud : les Zunis, et au nord, les Hopis, dans la région des Four Corners. Ils sont voisins des Navajos et constituent avec eux le peuple des Indiens Pueblos.
La Réserve Hopi est à l'intérieur de la Réserve Navajo et il y eut moult conflits jusqu'en.....deux mille neuf.
Les Zunis vivent non loin de Gallup, (où a lieu chaque été le grand festival inter tribal), à cheval sur le Nouveau Mexique et l'Arizona, sur leurs terres ancestrales.
En effet, ils vivaient déjà là il y a plus de mille ans, bien avant l'arrivée des Espagnols. Ils seraient les descendants des Anasazies, ce peuple qui couvrait un vaste territoire, jusqu'au canyon de Chelly, (dont j'ai déjà parlé), qui détenait de grandes richesses, et qui, un jour, disparut sans laisser de traces, sauf, peut-être les Zunis. Ceux-ci sont les seuls à parler une langue inconnue de toutes les autres tribus de la région.
Il existe une mythologie chez ces Indiens : les Kachinas.
Elles seraient les âmes des enfants noyés dans une rivière au moment des grandes migrations ancestrales. Dès que les ancêtres des Indiens actuels se sédentarisèrent, on dit qu'elles venaient chaque année leur rendre visite, et, qu'en partant, elles emportaient les enfants.
Désespérés, les Indiens firent un deal avec elles : elles ne viendraient plus, mais, en échange, ils promirent de les représenter chaque année par des danses et des masques. Pas tous, car pour les Indiens d'Arizona, la représentation des Kachinas est offensante et irrespectueuse.
Mais, pour d'autres tribus, les Kachinas sont des esprits farceurs, bienfaisants ou malfaisants, qui six fois par an, au cours de fêtes rituelles, s'incarnent dans des danseurs masqués et costumés.
Ces danseurs sont figurés par des poupées de bois peintes de vives couleurs, et que l'on offre aux enfants lors des fêtes, pour qu'ils se familiarisent avec le monde des Esprits.
Les couleurs ne sont pas choisies au hasard : le jaune figure le nord, le bleu-vert, l'ouest, le rouge, le sud, et l'est par le blanc. Le zénith est noir, et le nadir, gris ou multicolore.
Ces poupées ont aussi un rôle éducateur et reflètent un peu par là, la sagesse indienne.