L'ennui du rangement a, parfois, une contrepartie plaisante : les vieilles photos retrouvées.
Alors que j'allais porter au centre de recyclage, les trente années de garde obligatoires expirées, un tas de vieux documents de ma vie passée, un éclair coloré a frappé mon regard : une carte postale; au dos, un fort joli timbre du Vietnam.
Cette belle carte, et un texte sympathique, m'étaient adressés. A ma grande honte, la signature ne m'évoque rien.
La photo, par contre, montre un beau bâtiment blanc, dans ce style colonial que nous avons laissé à travers le monde.
Moi qui, bêtement, ne marque jamais mes photos, j'apprécie les cartes postales car je sais au moins, ce qu'elles représentent.
Et c'est ainsi que j'ai fait la connaissance du Musée Cham.
Vite........Wikipedia !
Et je tombais sur une culture qui m'était inconnue : La culture Cham du Royaume de Champa. Celui-ci, apparemment très ancien, puisque pendant longtemps on a cru que les Chams avaient été chassés de Chine par les empereurs Han vers 206 avant J.C. Mais on sait aujourd'hui, qu'ils étaient arrivés par la mer, et que leur culture était d'inspiration hindouiste.
Leur écriture était le sanskrit, ils appliquaient le système des castes, la crémation au son des tambours, et ils étaient divisés en deux clans : le clan de la noix de coco au nord du pays, et celui de la noix de bétel qui en contrôlait le sud.
Le nom de Champa provient d'une région de l'ancien Bengale. Les Chams ont laissé un héritage historique et culturel à travers l' Art Champa.
Cet art s'exprimait surtout par l'architecture et la sculpture, et c'est à un Français, Henri Parmentier, que l'on doit sa connaissance et sa pérennité.
Cet archéologue-architecte a passé sa vie en ce qui était alors l' Indochine, se consacrant à l'étude et la restauration des temples Chams et Khmers.
Les Chams utilisaient pour leurs temples, une pierre rouge qui, à mon avis en magnifiait la beauté, contrairement aux Khmers qui utilisaient une pierre grise et dont l'exemple le plus fameux est celui du splendide temple d'Angkor Vat.
C'est en mille neuf cent deux que Parmentier imagina le Musée des Antiquités Cham. Celui-ci fut créé en mille neuf cent quinze, et porta tout naturellement le nom de son initiateur jusqu'en mille neuf cent soixante trois.
Situé dans la ville de Dâ-Nang, l'ancien Tourane du temps des Français, il abrite la plus grande collection au monde des sculptures de la civilisation cham.
Celles-ci sont manifestement d'inspiration hindouiste, signant l'origine lointaine des Chams.
Ici le dieu Ganesh fils de Shiva et Parvati, " celui qui détruit les obstacles ", symbole aussi d'intelligence;
Et là, les gestes gracieux d'une déesse...ou d'une danseuse ?
Merci à celui qui m'a envoyé cette carte, qui, des années après me permet de découvrir une culture dont je ne savais rien.
Pourquoi ne suis-je pas allée au Vietnam où j'aurais pu admirer ce qui est malgré tout, une trace de la France ?