Né aux Etats-Unis, précisément dans la ville de Charleston qui lui a donné son nom, dans les années vingt, il a été introduit en France par Joséphine Baker qui ne s'offusquait pas de jouer dans la " Revue nègre ". Sans doute était-on plus intelligent en ce temps-là que maintenant.
Cette danse me semble très représentative des Années folles, et pendant quelques années, elle connut en France une grande vogue.
Je ne l'ai jamais dansé bien sûr, née trop tard après son déclin, mais j'ai vu ma mère s'amuser à croiser et décroiser bras et jambes, car elle s'y était essayée quand elle était enfant.
Mais, durant ma vie américaine, je suis allée en Caroline du sud, et, bien sûr, dans cette fort jolie ville nommée Charleston. Je tenais à y aller car j'avais lu " Autant en emporte le vent ", que j'avais dans mon bagage pour le relire " in situ ". C'est donc par une de ces agréables routes ombragées où se balancent les mousses espagnoles, que j'y suis arrivée, il y a si longtemps déjà.
La ville fut fondée en mille six cent soixante dix, et fut baptisée ainsi en l'honneur du roi Charles II d' Angleterre. En ce temps-là on la connaissait sous le nom de Charles Town.
Elle fut bâtie sur la rive ouest de la romantique rivière Ashley.
Mais, son origine est entachée par le fait qu'elle fut, au XVIIIème siècle, le principal port de traite des esclaves africains, ce dont elle s'est officiellement excusée en deux mille dix huit. C'est un peu surréaliste, car ce n'est pas la ville en soi qui était responsable, mais d'immondes trafiquants aujourd'hui disparus depuis longtemps.
Quand je visitais Charleston, dans les années soixante dix, c'était une ville charmante, avec de beaux jardins, un lac, serti comme un bijou entre jardins et maisons coloniales; il se nomme d'ailleurs " colonial lake ".
Les plantations de coton qui fleurirent autour de Charleston, en firent la ville la plus prospère des 13 Colonies originelles.
Les superbes maisons de style colonial de cette époque en témoignent, et se promener en calèche dans ce quartier antebellum est extrêmement romantique et un enchantement pour les yeux.....et l'imagination.
Il y a l'ombre de Rhett Butler que je crois voir au balcon d'une de ces maisons, avec son sourire en coin. Et Scarlett l'indomptable que je crois entendre...... Taratata !!! J'ai adoré ce livre et Hettie Mac Daniel, la nounou grondeuse de Scarlett, qui fut la première actrice noire à obtenir un oscar bien mérité.
Puis arriva la " Civil war ", plus connue chez nous sous le nom de " Guerre de Sécession ".
C'est à Charleston qu'elle commença et se termina , par la prise de Fort Sumter. (Dont je n'ai pas retrouvé les photos.....pour l'instant...). L' élection d' Abraham Lincoln fut le déclencheur, et la Caroline du sud fut le premier état à faire sécession.
C'est un louisianais d'origine française, le Général de Beauregard qui commandait les troupes confédérées à Charleston, qui ouvrit le feu sur l'armée américaine depuis les batteries de Fort Sumter.
Comme tous les généraux confédérés, il fit sa reddition auprès du Général Sherman, qu'on appelait encore dans le sud, quand j'y étais : le boucher d'Atlanta.
Cette histoire tourmentée connut un autre désastre : le 31 août 1886, la ville fut en partie détruite par un terrible tremblement de terre, de magnitude 7, ressenti jusqu'à des endroits aussi éloignés que Cuba ou Chicago.
Mais je n'ai connu que son visage souriant et ses marchandes de fleurs au bas de ces demeures de charme.