Quand j'ai vu le nom de celui, à qui aujourd'hui, j'emprunte une pensée, je me suis dite me souvenant des cruautés enfantines concernant le nom d'un pauvre garçon que ses parents avaient cru rigolo d'affubler d'un prénom, qui, accolé à son nom en faisait un produit d'hygiène, qu'il avait peut-être lui aussi, bénéficié des lazzi faciles de ses camarades écoliers.
Ce nom : Jacques CRETINEAU-JOLY : historien, journaliste, essayiste du XIXème siècle.
Je ne le connaissais pas jusqu'à ces derniers jours où je suis tombée sur une citation dont il fut l'auteur.
Mais.......était-ce bien sûr ? Une rumeur l'attribua, il y a guère, à Aristote, et, même de son temps, en mille huit cent quarante cinq exactement, elle fut controversée par le journaliste Alexandre THOMAS,dont on aurait peut-être oublié le nom sans cette polémique.
Que s'était-il passé ?
* J. Crétineau-Joly avait écrit un livre en six tomes : Histoire religieuse, politique et littéraire de la Compagnie de Jésus. Dans le tome 2, il s'en prend à la politique religieuse de la reine Elisabeth 1ère d' Angleterre déjà âgée, et dit :
" L'âge ne lui donna ni la tolérance ni l'apathie, derniers attributs des souverains qui voient l'existence leur échapper "
* A. Thomas critiqua négativement ce texte dans le Journal des débats politiques et littéraires par une formulation dérivée :
" La tolétance et l'apathie sont les derniers attributs des souverains qui voient l'existence leur échapper ".
Un peu de chipotage quand même !!!
En fait cette citation est bien de J. Crétineau-Joly, mais a été déformée. La citation d'origine concerne une gouvernante, or, telle qu'elle est présentée aujourd'hui, elle concerne la société humaine :
" Tolérance et apathie sont les dernières vertus d'une société mourante "
En est-elle moins juste pour autant ?