Pendant mes études, on parlait beaucoup du Professeur Henri LABORIT, chirurgien et neurobiologiste qui avait révolutionné la psychiatrie et l'anesthésie, par l'utilisation des neuroleptiques pour la première, et du GHB,( acide gamma-hydroxybutyrique) pour la seconde.
Mais il avait aussi étudié le comportement animal et humain, et par une expérience très intéressante sur le rat, en était arrivé à la conclusion que, soumis à un stress important, ou à une peur intense, la réaction de défense était bloquée et, affirmait-il, notre système immunitaire très affaibli nous rendait vulnérables aux infections.
C'est ce qu'il appelait : inhibition de l'action.
Alors je me pose une question : en nous condamnant à rester chez nous, à ne plus faire de sport, en nous isolant les uns des autres, en entretenant méfiance et peur, ne nous a t-on pas fragilisés ?
Les conseillers scientifiques du gouvernement, ignoraient-ils les travaux de Laborit ? N'en parle t-on plus au cours des études de médecine ?
Sans doute, puisque, semble t-il, on a fait le contraire de ce qu'il aurait fallu faire. Sans oublier que les médecins ont "subi" l'interdiction de soigner par des médicaments efficaces.
Confinement égale aussi isolement. Si je veux être seule, à un certain moment, c'est mon choix, et cette solitude volontaire devient un moment privilégié de réflexion, voire de méditation. Mais l'isolement a un petit côté coercitif loin d'être bénéfique, ni physiquement, ni moralement.
Alors, Joseph ROUX, homme d'église et écrivain occitan de la fin du XIXème siècle, avait vu clair quand il avait dit :
" La solitude vivifie, l'isolement tue "
En somme, sur le plan philosophique, n'était-il pas un précurseur du Pr Laborit ?
Et pour revenir quelques secondes sur ces masques inutiles, sauf à nous priver de nos visages et des expressions de la vie, je pense à ceci venant d'une lecture récente : en grec, le terme "a-prosopous" signifie " celui qui n'a pas de visage " et désigne.............un esclave.
Bon dimanche !