Elle appartient à la plus grande forêt d'Europe, celle qui s'étend de la pointe nord de la Gironde à l'extrême sud des Landes, avant que ne commence le Pays Basque : la forêt des Landes, landaise et girondine.
J'aime cette forêt, ces grands pins qui montent à l'assaut du ciel, et qui, parfois, mugissent dans le vent d'ouest imitant ainsi l'océan quand il se met en colère.
Ma forêt se laisse facilement pénétrer, tantôt par un chemin bordé de bruyère,
tantôt par un chemin bordé d'ajoncs, selon les saisons.
Avant de se refermer sur nous et de nous emprisonner dans ses sentiers secrets.
Et soudain, on débouche sur une grande avenue de sable,
C'est le pare-feu, cette espèce de no man's land destiné à l'arrêter dans sa course folle, quand, l'été, il tente encore et encore de dévorer la forêt.
Celle-ci, pas rancunière ou, qui sait, un peu provocatrice, prend, quand agonise le soleil du soir, des teintes d'incendie.
J'aime bien me perdre dans ces chemins qui ont l'air d'aller nulle part;
Mais ils ne me trompent pas, je les connais depuis mon enfance, et je sais que tôt ou tard, le sentier va s'élargir, le sable roussir un peu,
en même temps qu'une odeur iodée va se mêler à celle des pins, qu'un sourd grondement va enfler, et que brusquement, la forêt va se déchirer et que l'océan infini va venir presque lui lécher les pieds.
Et enfin, se sont rejointes deux immensités.