En se promenant dans ces étendues sauvages, où l'on voit parfois s'envoler une cigogne,
il arrive que l'on ait une surprise; celle d'apercevoir, de l'autre côté d'une petite crique, ce qui, de loin, ressemble bien à une plage.
Nous décidons de nous en rapprocher et, contournons la crique, n'osant pas parler pour ne pas troubler ce monde du silence.
Et soudain, elle est là, devant nous, toute de blondeur vierge de toute présence.
Nous avons l'impression d(être dans un monde inexploré. Cette plage bien cachée, nous la méritons, nous en sommes les découvreurs. On aimerait y planter un petit drapeau !!!
Nulle trace de pas de quiconque. C'est une plage oubliée.
Les touristes ne la connaissent pas; tant mieux !.....Quant aux autochtones.........peut-être faut-il marcher trop longtemps pour l'atteindre, et, la région fourmille de plages, depuis les petites plages intimes et familiales des lacs, jusqu'aux immenses plages océanes, envahies de fin avril à octobre.
Il y a un bateau là-bas. Seuls, quelques plaisanciers aimant jouer les Robinson, doivent la connaitre et venir jeter l'ancre de temps en temps, pour savourer silence et solitude.
Le bateau s'est échoué, sans doute exprès; et maintenant, il faut attendre la marée haute.
Cela fait remonter à ma mémoire un vieux souvenir : j'avais seize ou dix sept ans quand ma mère m'avait prévenue contre certains garnements qui invitaient les filles à faire un tour sur leur bateau. Ils s'arrangeaient pour partir à l'heure à laquelle la marée descendait, et allaient jeter l'ancre à l'Ile aux oiseaux pour visiter les cabanes tchanquées. Et, pendant ce temps..........la mer s'était retirée, le bateau échoué.............il fallait donc attendre six heures, que la mer remonte pour pouvoir repartir.
Seuls sur une île déserte, pendant six heures, avec des filles !!!