A force de marcher dans le Moyen-Âge, on finit par arriver à la Renaissance. Le changement est encore subtil, ce soldat en cotte de maille est encore moyenâgeux.
Mais ce couple dans cette rue, si richement vêtu ? Je le crois en habits très " Renaissance ".
En fait, à Lyon, la Renaissance avait pointé son nez dès le XVème siècle, et bien avant le reste de la France où elle ne se manifesta qu' au XVIème. Comme toujours, il y eut, au début, une imbrication des deux époques qui s' exprimaient côte à côte.
Et moi, transférée d' un XXIème siècle qui a perdu en poésie, quoique non, pas perdue, mais cachée, comme honteuse d' être encore là, je régalais mes yeux du spectacle.
Continuant ma balade dans le temps, je revis la danseuse en robe de soleil, et les deux jalouses.
Les saltimbanques allaient réjouir les villageois d' un autre quartier.
Chemin faisant, je tombais sur une placette où s' élève le Musée Gadagne, tout en haut d' un grand escalier. A ses pieds, un attroupement de villageois en tenues colorées. Les rues devaient être gaies avec de tels costumes.
C' est le musée des marionnettes du monde, organisé, bien sûr, autour de Guignol. Il est situé dans l' hôtel Gadagne, qui, au XVème siècle, appartenait à une riche famille florentine : les Gadagni, dont l' un, Thomas, donna une partie de la rançon de François 1er, fait prisonnier après la bataille de Pavie.
Continuant ma route, je rencontrais une dame accompagnée d' un élégant jeune garçon, sans doute son fils.
Mais voilà que j' entends encore de la musique. Sont-ce mes saltimbanques ? Non, la musique est différente.
Des ménestrels errants !!! Depuis que les troubadours les ont chassés des demeures seigneuriales, ils parcourent les rues pour distraire le bon peuple.
Mais où vont ces gens qui ont l' air si joyeux ? Je vais les suivre.
Ils rejoignent un groupe qui a l' air tout aussi heureux.
Arrive quelqu' un sans doute important, sur un cheval souriant, blanc, pointillé de taches noires;
Il est suivi d' une dame sur un cheval noir; et là, c' est elle qui sourit.
Les participants sont de plus en plus nombreux. Sans doute, une fête se prépare, mais quoi ?
Et soudain, je les vois : un homme et une femme portant des couronnes sur un coussin bleu.
Couronnement ? Mariage ducal ? Voire, royal ? Je ne serai sûrement pas invitée, d' ailleurs, en bonne voyageuse du temps, suis-je visible pour eux ? J' en doute fort. Je suis tout près de ces deux hommes, et je me sens transparente.
D' ailleurs, des hallebardiers en tenue d' apparat veillent, et ne me laisseraient pas passer.
Dégoûtée, je repars au XXIème siècle.