En ce moment, c' est la fête de Hanoucca, la fête de la lumière et d' un miracle, celui d' une petite fiole contenant de l' huile, retrouvée dans les ruines du premier Temple de Jérusalem, quand les Grecs voulaient soumettre le peuple hébreu. On était au début de Hanoucca et il aurait fallu huit fioles d' huile pure. Hélas, on n' en retrouva qu' une. On alluma alors la première bougie et...........le miracle se produisit; cette fiole, qui contenait à peine d' huile pour une journée, brûla pendant huit jours.
Hier soir avait lieu à Bordeaux, l' allumage public de la cinquième bougie. C' est devenu traditionnel depuis qu' il y a dix ans, le Grand Rabbin de Bordeaux demanda à la mairie de faire cette cérémonie publique. Ce fut accordé, et toutes les villes de France où vivaient des Juifs finirent par faire de même, puis l' Europe, puis le Monde.
Hier soir, enfermés dans des barrières, gardés par la police, leurs voitures en travers pour éviter un possible camion fou,
on commença la fête au son de la musique et des chants, et, nous découvrîmes la surprise qui nous avait été annoncée : une ménora sculptée dans la glace.
Elle était dressée là, étincelante dans la lumière du cours de l' Intendance.
Elle était magnifique, se parant de reflets. Les badauds bordelais se sont arrêtés de plus en plus nombreux de l' autre côté des barrières, et ont assisté à toute la cérémonie. Ils ont bien fait, on leur a offert à la fin, du moins à ceux du premier rang, les traditionnels beignets.
Les photos rendent mal sa transparence cristalline.
Les cinq bougies allumées, on a fait reculer tout le monde, puis, est apparue une jeune fille dont la robe virevoltait et qui a commencé à jouer avec le feu.
La ménora, qui déjà, pâtissait un peu de la température encore clémente à cette heure-là, se mit à transpirer en gouttelettes adamantines.
Et la jeune fille virevoltait parmi les éclairs des flashes.
Elle était devenue une prêtresse païenne invoquant le dieu du feu.
Puis, elle changea de jeu et prit un cerceau. Allait-elle sauter à travers ?
Mais non, elle préfère danser le hula hoop.
Sans doute fatiguée, elle prit son bâton de sorcière, et à coup d' étincelles signifia la fin de la partie, et..............la distribution des beignets.
Puis, la foule se désagrégea et ne resta plus qu' un vieux monsieur, admiratif devant la ménora de glace.
Ce fut une belle et joyeuse soirée !
Mais quand même, n' est-ce pas insupportable d' être en état de siège dans son propre pays ? Il y a dix ans, lors de la première cérémonie publique, il n' y avait ni police ni barrières !