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Pour qui aime le jazz, le " pélerinage " à la Nouvelle Orléans est presque obligatoire. Je
suis donc allée le faire plusieurs fois et toujours avec le même plaisir. J' en ai plus de souvenirs dans la tête qu' en photos, mais, entre le Polaroïd et le Minolta de ces temps-là, j' en ai
retrouvé quelques-unes n' ayant pas trop subi des ans " l' irréparable outrage ".
Nous arrivions le plus souvent de l' Alabama, par la route côtière, ma favorite interstate 10, qui va s' échouer sur les rivages
californiens, et après avoir traversé le long pont qui enjambe le lac Pontchartrain, la ville s' offrait à nous.
Notre but : le Vieux Carré Français; Bourbon street déroulait déjà ses rythmes dans nos têtes.
En fait, si longtemps après, je ne suis plus sûre que ce soit vraiment Bourbon Street. Peut-être plutôt celle-ci ?
Mais ce qui reste très vivant dans mon souvenir, c' est cet endroit " sacré ", véritable temple du jazz : Preservation Hall, St
Peter street.
Je ne sais pas si l' immeuble a toujours cette allure minable, ( accentuée par la photo très abimée ), mais
une fois franchies la porte et la cour intérieure, on oublie tout pour ne devenir qu' une grande oreille. De grands yeux aussi, car à cette époque, ( ce devait être entre mil neuf cent soixante
quinze et mil neuf cent soixante dix neuf ), les jazzmen qui jouaient là étaient de vénérables vieillards aux cheveux blancs dont la passion soutenait le souffle.
Nous étions très nombreux, assis par terre, dans un silence religieux. Les musiciens étaient quatre, et leurs
âges tournaient autour des quatre vingt dix ans.
C' étaient les plus fabuleux concerts auxquels j' ai assisté.
Partout, dans tous les cafés il y avait un jazz band; On aimait bien le " Crazy Shirley " où jouait Tommy
Yetta, peu ou pas connu en France je crois.
Ici, ce n' est ni Preservation Hall, ni le Crazy Shirley, mais l' ambiance de la Nouvelle Orleans est
là.
La dernière fois que je suis allée à Preservation Hall, les musiciens n' étaient plus que trois du quatuor
précédent.
Mais il n' y a pas que le jazz, il y a la ville, et surtout le Vieux Carré avec ses maisons coloniales aux
balcons ornés de fers forgés magnifiques.
( Il me semble tout à coup que Bourbon street serait plutôt celle-ci ! ).
Les calèches rouges et noires se promènent avec nonchalance dans la torpeur de l' après-midi, et il n' est
presque pas la peine de fermer les yeux pour voir les Belles du Sud y étaler leurs jupes et jupons, les fiers cavaliers sudistes les courtisant avec élégance du haut de leur
monture.....Romantisme, quand tu nous tiens !
Au centre du quartier français se trouve Jackson square et la cathédrale Saint Louis, la plus ancienne des
Etats Unis, construite en mil sept cent dix huit, au temps de la Louisiane française.
Toujours dans ce quartier historique, on trouve des souvenirs de l' ère espagnole, tel le Cabildo, érigé en
mil sept cent dix neuf, ancien siège de l' administration hispanique.
Et comment ne pas évoquer les " show boats ", ces bateaux à roues qui naviguaient sur le Mississipi, avec leur casino intégré,
où les riches planteurs passaient le temps, pendant le voyage qui les amenait à la Nouvelle Orléans pour vendre leur coton.
Et, que faisait-on après avoir arpenté la ville par quarante cinq degrés à l' ombre et plus de quatre vingt dix pour cent d'
humidité ? On allait au " Patio of the two Sisters " pour commencer la soirée par un de ces délicieux, (et traître) cocktails que l' on ne trouve aussi bons que là, et dans une certaine
petite boite de la deuxième avenue à New York, fort à la mode en ce temps-là, pour ses " Grasshopper " et autre " White Russian '.
Mon préféré à New Orleans, était appelé ' Hurricane ", le bien nommé, car il déclenchait un véritable
ouragan. Il avait une belle couleur verte, et je ne sais plus ce qu' il y avait dedans. On avait le droit d' emporter nos verres; dans quel déménagement les ai-je perdus ?
Des personnalités connues sont natives de cette ville: Armstrong, Fats Domino,
Harry Connick jr, Truman Capote et Lee Harvey Oswald de sinistre mémoire............ et un musicien que j' aime bien, qui fut une grande vedette en France : Sydney Bechet avec qui je vais
clôturer ce petit récit louisianais.