Une charmante vieille dame de la maison de retraite, m' a confié ses trésors. Quelques-uns proviennent de la profondeur des eaux atlantiques de l' estuaire de la Gironde. Celles-ci leur ont donné leurs couleurs, ou les ont habillé de limons.
Dans le temps ancien où Bordeaux s' appelait Burdigala, des galères romaines remontaient le fleuve jusqu' à la ville.
( Image Wikipedia )
Mais, parfois, les courants sont très violents, et les galères coulaient avec tout leur chargement. Il y avait aussi les naufrageurs.
Quand la vieille dame était jeune, elle était curieuse; les histoires, que de temps immémorial, les Vieux du village racontaient, galopaient dans sa tête, aussi, avec quelques amis, elle allait farfouiller à marée basse dans le limon de l' estuaire. Elle y a trouvé, face à Saint Christoly, des morceaux de poteries anciennes, qu' elle a gardé précieusement.
Sans doute un " bec de jarre ", celui-ci bien nettoyé,
de même ce fragment;
mais, celui-là, encore tout incrusté de ce limon qui donne au fleuve sa couleur dorée.
Et puis, bien plus récents bien sûr, les coquillages géants dont elle est très fière, parce qu' elle les a mangés. Ils sont trois fois plus gros, au moins, que les " normaux ".
D' abord, l' huître de Vancouver. On les avait importées au début du XXème siècle quand les huîtres locales avaient manqué disparaître à cause de " la maladie ".
Une huître locale, pour qui le mot " émulation " n' aura pas été vain. Une huître d' or !
Et enfin, la star ! Une moule géante aux teintes irisées, verte, jaune, orangée.
Celle-ci aussi fut mangée, et comme pour les autres, quatre amis se la partagèrent. Mais, c' est cette vieille dame qui en fut la gardienne.
( L' huître de Vancouver mesure 17,6cm - la moule : 17,3cm et l' huître
dorée : 14,4cm).