Il y a quelques années, nous avons visité le sud de l' Egypte. A Assouan, l' hôtel Old Cataract nous semblait romanesque; il évoquait les romans anglais du XIXème siècle ou du début du XXème. Des personnages célèbres y avaient séjourné, même, nous avait' on dit : Winston Churchill.
Il se situe au niveau de la première cataracte, et surplombe le Nil.
La voile triangulaire d' une felouque traversait souvent notre champ de vision.
Nous avions été " adoptés " par un jeune Nubien qui était devenu notre guide attitré quand nous voulions faire un tour en bateau, ou aller " en ville ". Un jour, il nous a demandé timidement, si nous accepterions de venir rencontrer sa famille qui habitait l' île Eléphantine. Nous avons bien sûr, accepté avec plaisir et curiosité, car nous allions avoir de l' Egypte une image insolite et peut-être assez rare.
Nous voilà donc partis.
Et nous sommes rentrés dans un royaume de paix et de sérénité.
Abed était très fier de nous montrer son île. A un moment donné, il a avoué avoir mal à la tête. En bon médecin allopathe, l' ami qui nous accompagnait a sorti de l' aspirine de sa poche, et en a offert à Abed. Celui-ci a refusé et lui a dit : " non merci, mais regardes, ici, nous avons tout ce qu' il nous faut, cet arbre va me guérir ". C' était un saule qui allait lui apporter une aspirine naturelle. L' homéopathe en moi, jubilait.
A l' entrée du village, un homme taillait des roseaux.
Cette vie ancienne, tranquille, en accord avec ce temps oriental qui n' est pas celui que nous découpons en minutes et secondes, et qui, plus on le découpe, plus il semble nous manquer, induisait une nostalgie diffuse.
Les " biquettes " et les ânes, vivaient au même rythme, en harmonie.
Nous avons été reçu comme des hôtes de marque. Le carcadé était bon, et la famille très chaleureuse. Des gamins curieux, sont venus en riant voir la tête de ces étrangers. On se sentait un peu comme Tintin au Congo, Abed était le héros du jour. Mais tout a une fin, et il a fallu repartir, la lumière se faisant moins contrastée.
Un ultime regard au village, et nous réembarquons dans la felouque.Des femmes finissent leur lessive dans le fleuve sacré des anciens Egyptiens. Mais que font les crocodiles !!!
L' île s' éloigne, davantage dans le temps que dans l' espace.
Et la felouque nous ramène à notre hôtel, la tête pleine de souvenirs, déjà, et charmés de notre journée.
L' aimerez-vous autant que nous ? A bientôt pour une autre aventure ? Qui sait ?
Nicole 24/03/2012 17:35