Nous étions en train de déjeuner au soleil de ce jeune automne, quand je me suis levée en trombe pour aller chercher l' appareil photos.
De charmants papillons voletaient autour de l' oranger du Mexique, et, au cours d' arrêts fugaces, en butinaient les fleurs.
C' étaient des papillons jaunes pâles que l' on distinguait à peine des fleurs.
Parfois, ils se suspendaient et, cela rendait ma vie de photographe curieuse plus facile.
Avec son petit point noir posé sur ses ailes, comme les coquettes du XVIIIème siècle posaient des mouches sur leurs joues, il me semble reconnaitre la pierride du chou.
Mais, n' est-ce pas un paon-du-jour que je vois là, se reposant, ailes déployées, en train de humer une fleur ?
Le temps d' une pensée, il s' est envolé de ce vol zigzagant et aléatoire qui protège des prédateurs friands de fleurs volantes.
Ce doit être jour sans école chez les papillons, car, en voici un autre, accompagné de sa progéniture qui le suit comme son ombre
Et celui-là, qui fait sa gymnastique quotidienne.
Un : j' ouvre mes ailes;
Deux : je replie mes ailes;
Mieux que ça, jeune homme ! On est un peu paresseux à ce que je vois ! Voila, c' est bien ! Et on ne rouspète pas !
Mais mon pauvre ami, comment t' es-tu habillé ? Ton manteau est tout froissé ! Et ne sais-tu pas que le noir est à l' envers de la vie ?
Holà ! Tu radotes ma fille ! Tu fais de l' anthropomorphisme avec les papillons maintenant ?
C' est vrai. Je me ressaisis et redeviens observatrice neutre.
Ici, il y a cours de botanique, on dirait ! A moins que se ne soit de diététique.
Là, c' est le centre de yoga. Chut, partons doucement, ne troublons pas la méditation.
Et sur ce beau bouquet odorant, on fait la sieste ? Ou bien.........s' est-on enivré des senteurs au-delà du raisonnable ?
Allons, cessons de les traquer, et, laissons-les profiter de leur vie éphémère, en s' enivrant de succulents
nectars pour aller danser dans les rayons complices du soleil.