voyage cambodge
Pas de chance, des danseurs répétaient leur future prestation, alors.......silence et pas de photos, avec ou sans flash. J' ai pensé que ce n' était pas si grave car je pouvais me rabattre sur les cartes postales vendues à la boutique du théâtre, mais décidément, c' était un mauvais jour, car il ne restait plus de vue d' ensemble de la salle.
Il s' agit, comme à la célèbre Scala de Milan, d' une salle ovale, à l' italienne, qui bénéficie d' une acoustique exceptionnelle en raison de la carcasse de bois qui l' enveloppe.
A l' origine, la salle avait les couleurs de la royauté : bleu, blanc et or. Puis, le XIXème siècle imposa une décoration vieil or et rouge. C' est ainsi que je l' ai connue jusqu' en mil neuf cent quatre vingt dix, quand furent entrepris d' importants travaux de restauration qui lui restituèrent ses couleurs d' origine.
Il était important que, de quelque endroit où l' on était dans ce théâtre, les regards ne rencontrent que beauté et harmonie, et chaque corbeille présentait à qui se trouvait au-dessous d' elle, une surface décorée.
Le plafond, en coupole, avait été peint par Jean-Baptiste Robin. Il représente un triple hommage, à la fois réaliste et allégorique, aux arts, aux artisans ayant bâti le théâtre, et à la ville de Bordeaux.
Victor Louis avait voulu un théâtre moderne et confortable. Dans les théâtres de cette époque, les salles étaient éclairées par des lustres supportant des bougies. Les malchanceux qui se trouvaient dessous, recevaient souvent de la cire fondue sur la tête. Victor Louis imagina, déposées sur la corniche de la coupole, des centaines de bougies assistées de girandoles fixées sur les colonnes cannelées situées entre les corbeilles. Mais, les fumées noircirent le plafond et la peinture de Robin. Plusieurs peintres s' essayèrent à la remplacer, mais ce n' est qu' en mil neuf cent dix sept que Maurice Roganeau en fit une fidèle reproduction. Cette même année fut installé le lustre actuel, constitué de cristal de Bohème et de quatre cents lampes. Il pèse une tonne deux cents. Souhaitons qu' il ne tombe pas, ce serait plus dommageable que la cire des bougies. Celles-ci furent remplacées par des lampes à huile de poisson qui devaient entretenir dans la salle une douce fragrance. Elles furent remplacées par l' éclairage au gaz qui précéda l' électricité.
Après les dommages dus à la Révolution, on restaura le théâtre et on installa des baignoires au parterre. Elles étaient pourvues de grilles qui permettaient de voir sans être vu. Spéculant sur la polissonnerie de ses concitoyens, une certaine Madame L. qui était en charge du théâtre, les loua à des fins qui n' étaient plus seulement artistiques.
Les portes qui fermaient loges, corbeilles et balcons, étaient toutes décorées de motifs différents alternés. ici, je retrouve mon indépendance photographique. Une porte du paradis, ultime étage de la salle, où vont, me disait mon grand-père qui en était un, les plus fervents mélomanes.
La visite prend fin. Nous descendons par un escalier en colimaçon.
On nous dit que Victor Louis ayant visité le phare de Cordouan, déjà vieux de plus d' un siècle, avait été impressionné par l' escalier. Il en a appliqué les principes, voulant donner à qui emprunterait cet escalier, l' impression d' être porté par une vague. Les marches se déroulent selon deux formes qui se suivent : incurvées, droites, et à nouveau incurvées.
Nous voici dans le vestibule et la sortie. C' est tout naturellement que nous nous dirigeons vers un lieu de délices, situé juste en face, à l' angle de la place de la Comédie et du cours de l' Intendance; les chocolats y sont excellents, mais on craque pour leurs fameux macarons qui font aussi bien le plaisir des yeux que celui des papilles. Je vous offre l' un des deux. Et je sais qu' il y a au moins une amie blogueuse qui a aussi goûté celui des papilles. Je lui fait un petit salut amical de gourmande à gourmande.