voyage cambodge
On peut dire que le premier " resto du coeur " a vu le jour à Bordeaux en avril mil neuf cent douze. Il a été amarré quai Sainte Croix, face à la Porte de la Monnaie, et, y est resté jusqu' à la seconde guerre mondiale. On l' appelait " le Bateau-Soupe ".
Un mécène bordelais, Daniel Effla Osiris, avait légué à la ville de Bordeaux, deux millions de francs pour créer une fondation qui porterait le nom de " Fondation Osiris " et qui serait un asile de jour où seraient reçus, sans distinction de culte, des ouvriers âgés et des indigents des deux sexes. Cet asile de jour devrait fonctionner sur un bateau spécialement aménagé et qui serait amarré au milieu de la Garonne à l' endroit choisi par la municipalité. Il ressemblait à un immeuble original, vaste, avec terrasse, posé sur les eaux du fleuve.
A l' étage inférieur se trouvaient le bureau des entrées, deux grands réfectoires, le promenoir, la cuisine, la laverie et le magasin des vivres.
A l' étage supérieur, deux salles d' attente, les lavabos, le logement du gardien et deux pavillons isolés pour le service médical.
Le chauffage, par eau chaude, devait assurer une température de quinze degrés même si, et c' était vraiment peu probable à Bordeaux, la température extérieure tombait à trente degrés sous zéro. Il y avait aussi l' éclairage électrique et l' eau potable.
Il était ouvert de neuf heures à douze heures, et de quinze heures à dix huit heures.
Le bateau-soupe a été réquisitionné par les allemands en mil neuf cent quarante pour y installer une batterie anti-aérienne, et coulé en mil neuf cent quarante quatre.L' indemnité de guerre touchée par la ville a permis de construire, sur terre ferme, un autre foyer pour indigents. Une plaque, sur un des murs du réfectoire, perpétue le souvenir de Daniel Effla Osiris, fondateur du premier restaurant du coeur.