voyage cambodge
Au XVIIIème siècle, le parc de Bourran était un domaine viticole appartenant au marquis de Cazeaux. Une chartreuse au milieu des vignes, composait la propriété.
Pendant la Révolution, en mil sept cent quatre vingt onze, le domaine passa aux mains de François Armand de Saige, maire de Bordeaux. Mais, celui-ci fut guillotiné en mil sept cent quatre vingt treize. Un banquier, Piganneau, en fit l' acquisition au XIXème siècle, et chargea un paysagiste connu, Le Breton, d' y dessiner un parc. Celui-ci contient de nombreux arbres originaires d' Europe, d' Amérique et d' Asie.
Allons à leur rencontre par les allées sinueuses du parc.
Celles-ci courent, d' une rive à l' autre de la rivière;
après l' avoir enjambé par un petit pont aux arches enfouies sous la verdure;
et gardé par un vieux lion si usé qu' il est peut-être un griffon !
En arpentant ce parc, on trouve des arbres extraordinaires, tel ce peuplier de Caroline au tronc
extravagant, et dont les étranges sculptures s' élèvent jusqu' au sommet. Ou bien encore celui-ci, arborant tous ces colliers, et dont je ne sais pas le nom n' ayant pas vu l' étiquette.
Et celui-là, dont les branches décharnées se parent de boules de gui semblant faites de dentelle.
Ces trois séquoïas vertigineux montent la garde sur le bord de la rivière, droits et altiers avec leurs troncs rougeâtres.
Ces sycomores d' Asie semblent atteints de psoriasis. Réaction à une transplantation non désirée ?
Originaires de l' hémisphère nord, ces aulnes glutineux ne veulent pas se séparer.
Ici, nous marchons sur la pointe des pieds, cet arbre a l' air si tourmenté que nous avons scrupule à le déranger.
Et enfin, royal, trônant en majesté devant le château, le fabuleux cèdre du Liban dont le sommet tabulaire prouve qu' il est déjà d' un grand âge.
Inspirant une certaine mélancolie dans la clarté blême de l' hiver, ce parc distille aussi la sérénité. J' y reviendrai au Printemps, au prochain passage de Victor chez son " coiffeur ".